Méditerranée : Une zone commune d’échange et d’interaction culturelle
La région méditerranéenne constituait une zone commune de navigation, de commerce, d’échange et d’interaction culturelle, a affirmé mercredi à Rabat, l’académicien et historien Mhammad Benaboud.
Lors d’une conférence autour de la relation historique et identitaire entre l’Andalousie et le Maghreb, organisée à l’initiative de l’Académie du Royaume du Maroc, Benaboud a relevé que la région méditerranéenne a été une zone commune de navigation, de commerce et d’échange et d’interaction culturelle et ce, malgré un environnement mouvant et les guerres qui y ont parfois éclaté.
Cette conférence, tenue en prélude à la 47ème session annuelle de l’institution qui se tiendra sous le thème « La Méditerranée comme horizon de pensée », a été une occasion pour. Benaboud de mettre en avant deux dimensions relatives à l’histoire et la culture de la zone Méditerranée. La première, explique-t-il, porte sur la réalité historique de la région, tandis que la deuxième a trait à la reconstruction de cette zone géographique. Pour cet historien, la Méditerranée a toujours été parmi les régions les plus stratégiques et les plus riches sur les plans géographique et culturel dans le monde. Elle a également constitué un pont culturel qui a permis à différentes tendances culturelles d’interagir entre elles.
Ainsi, la région méditerranéenne a été une zone commune de navigation, de commerce et d’échange et d’interaction culturelle, a considéré l’historien, indiquant que les traits communs concernent notamment la religion, la langue et l’histoire commune avec l’occident musulman.
La langue arabe a joué un rôle clé dans la communication entre scientifiques et théologiens des deux rives, a-t-il affirmé, relevant que de nombreux savants d’Al-Andalus, originaires de Cordoue, de Séville ou de Grenade, ont vécu une partie de leur vie à Fès ou à Marrakech.
Ainsi, l’école malékite a longtemps constitué la doctrine juridique et jurisprudentielle régissant la vie familiale et sociale en Occident musulman dans la région méditerranéenne pendant une longue période du Moyen-âge, a fait savoir le chercheur.
Par ailleurs, pour se rendre à la Mecque et à Médine au Moyen-âge, les populations andalouses et maghrébines ont dû traverser une partie de la mer Méditerranée, que ce soit par voie maritime ou terrestre, a rappelé Benaboud, notant que ce contact spirituel a également conduit à une variété de contacts, notamment entre universitaires et juristes à la recherche de nouvelles connaissances.
Pour sa part, le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a relevé que l’espace méditerranéen n’est pas une simple étendue maritime sur les bords de laquelle vivent des sociétés africaines, européennes ou arabes, mais également le berceau des trois religions monothéistes ainsi que le point de départ de grandes civilisations humaines.
Soucieuse de renforcer le dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions, l’Académie du Royaume du Maroc a organisé, durant les deux dernières années, une série de rencontres scientifiques et de réflexion autour de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique comme horizons de pensée.
A l’occasion de sa 47ème session annuelle, prévue courant 2021, l’Académie poursuit ce travail d’exploration géographique, historique, identitaire et culturel en s’intéressant cette fois-ci à la Méditerranée comme horizon de pensée.
( Avec MAP )