Une grossesse incestueuse suite à un viol crapuleux
Nous vous rapportions, récemment, l’histoire tragique de la jeune Fouzia, 32 ans, handicapée mentale et physique, violée et qui vient de mettre au monde, à El Jadida, son enfant, issu de ce viol, après neuf mois d’une grossesse cachée, vécue dans le silence. Il s’est avéré, après des tests ADN effectués sur quatre personnes soupçonnées de cet outrage, que son agresseur n’est autre que son propre neveu. Un jeune homme âgé de 21 ans et qui a profité du handicap de sa tante, incapable de se défendre, pour abuser d’elle, au moment où la mère de la jeune fille s’absentait pour aller travailler comme femme de ménage. Une mère sous le choc d’une nouvelle violence. Le violeur a été arrêté et incarcéré ce mardi, tandis que se poursuit l’élan de solidarité des Marocains dont les dons, effectués notamment à travers le site cotizi.com, se montent déjà à plus de 203 531,00 dhs collectés juste en 43h 30 mn alors que le montant du don le plus élevé de la campagne était de la valeur de 1000 dhs. C’est dire à quel point les gens se sont impliqués avec engouement dans cette affaire tellement secouante. Une mobilisation bouleversante et une générosité qui nous rassurent, dans la violence et le chaos ambiants. Et le souhait de la mère de Fouzia de vivre simplement tranquillement avec sa fille et son petit-fils est en passe de se réaliser, grâce à ses concitoyens.
Cette initiative a été lancée par Yassine Massouath, président d’honneur de l’Association Seconde chance qui a par ailleurs déclaré que le groupe immobilier Essaada avait offert un appartement à Fouzia, à Deroua et que le groupe Mobilia se chargera de meubler.
Est-il besoin de rappeler à quel point le viol, notamment de mineurs, est devenu un fléau dans notre pays ? En 2013, le chiffre effrayant de 26.000 enfants violés chaque année au Maroc, soit en moyenne 71 par jour, a été avancé par les ONG. Parmi eux, nombreux sont victimes, comme cela a été souvent répété, de leur entourage proche. Et si le plan d’action national pour l’enfance 2006-2015 a fait de la lutte contre la violence faite aux enfants l’une de ses priorités, il semblerait que, loin d’avoir été endigué, le fléau de la violence sexuelle fasse toujours, et de façon de plus en plus inquiétante, cruellement partie des maux les plus révoltants et abjects qui s’abattent sur notre société. Les plus frappés de tabou, aussi, les victimes ayant d’autant plus de mal à rompre le silence quand leur souffrance touche à la famille.