France/5G: “pas de risques nouveaux” pour la santé selon les données disponibles
La nouvelle génération de réseaux mobiles 5G en cours de déploiement en France ne présente « pas de risques nouveaux » pour la santé, au vu des données actuellement disponibles, a estimé mardi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un avis sur cette technologie, objet de controverse dans le pays.
« Dans la continuité de ses travaux d’expertise sur radiofréquences et santé, et sur la base des données scientifiques disponibles à ce jour, l’Anses estime peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences 3,5 GHz présente de nouveaux risques pour la santé », souligne l’agence dans son avis.
Pour la bande de fréquences 26 GHz, les données ne sont, à l’heure actuelle, pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires, précise-t-on, ajoutant que les connaissances sur les liens entre expositions et effets sanitaires devront être renforcées.
« Les travaux antérieurs menés par l’Anses sur les effets liés à l’exposition aux ondes électromagnétiques dans la gamme des radiofréquences indiquent qu’il n’existe à l’heure actuelle pas de preuve d’effet sanitaire lié à des expositions à des sources de champs électromagnétiques correspondant aux usages numériques courants », note l’agence.
Et de poursuivre que l’examen d’effets éventuels, comme le développement de cancer, l’altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité, continue cependant de faire l’objet de travaux de recherche et d’évaluation.
Pour les niveaux d’exposition, explique-t-on, les études, menées à l’international et par l’Agence nationale des fréquences (ANFR), montrent qu’ils « varient peu avec les antennes émettant des signaux 3G, 4G ou 5G ».
L’exposition aux champs électromagnétiques qui résulte du réseau de la 5G « n’est aujourd’hui pas représentative de ce qu’elle sera dans le futur », relève l’Anses, ajoutant que du fait du manque de données scientifiques concernant d’éventuels effets à cette fréquence, elle a mené des investigations supplémentaires afin d’identifier si l’exposition à différentes fréquences de rayonnements électromagnétiques provoque l’apparition d’effets biologiques différents ou en module l’intensité.
« Une extrapolation rigoureuse des résultats des études scientifiques menées à des fréquences différentes pour en tirer des conclusions sur les effets éventuels dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz n’a pas été jugée faisable par les experts », note l’agence.
Par ailleurs, les données disponibles relatives à l’exposition, notamment à l’étranger et dans les études menées par l’ANFR en lien avec les expérimentations, « ne laissent pas présager, en l’état des connaissances, d’augmentation importante de l’exposition de la population ».
« Au vu de ces éléments, l’Agence considère comme peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue à l’heure actuelle de nouveaux risques pour la santé », précise l’avis.
A cet égard, l’Anses souligne la nécessité de poursuivre les recherches et de suivre en particulier l’évolution de l’exposition des populations à mesure de l’évolution du parc d’antennes et de l’augmentation de l’utilisation des réseaux.
L’Agence lance dans ce sens le 20 avril 2021 une consultation publique afin de recueillir des commentaires éventuels de la communauté scientifique et des parties prenantes intéressées, précise-t-elle.
L’attribution des fréquences 5G aux opérateurs télécoms ont apporté à l’Etat français 2,789 milliards d’euros. Les fréquences ont été attribuées aux quatre opérateurs nationaux Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR, qui ont lancé leurs premières offres commerciales à destination du grand public fin novembre 2020.
( Avec MAP )