L’huile d’argan : L’or en bouteille
Dossier du mois
Face au succès de l’huile d’argan, la demande nationale et internationale est de plus en plus importante. Ce produit, connu comme un trésor marocain, est d’ailleurs l’un des secrets de cuisine, mais aussi de beauté pour de nombreuses femmes marocaines.
L’huile d’argan offre une panoplie de possibilités d’utilisation. Extraite d’un arbre résistant à la chaleur qui peut supporter des températures allant jusqu’à 50°C, ses effets cicatrisants, mais aussi nourrissants peuvent être utilisés sur une peau acnéique ainsi que pour nourrir et protéger les cheveux. Elle est également un véritable allié contre les maladies cardiovasculaires, rapportent plusieurs spécialistes.
Mettant l’accent sur le potentiel de cet arbre millénaire, qui a célébré sa journée internationale cette année, le 10 mai, le Maroc produit plus de 2000 tonnes d’huile d’argan/an. Notons qu’un seul arganier produit de 10 à 30 kg de fruit.
L’arganiculture constitue une source essentielle de revenus pour les familles rurales dans la région du sud-ouest du Maroc. Il faut savoir que la production de l’huile d’argan, de la cueillette à la mise en bouteille, est une opération assez contraignante qui nécessite beaucoup d’efforts, de patience et de savoir-faire. En effet, une partie considérable de la production d’huile d’argan s’effectue au sein de coopératives féminines. D’après une présentation de la présidente d’AMIGHA (Association Marocaine de l’Industrie Géographique de l’Huile Argane) Fatima Amehri, datant de 2019, dans le cadre de L’obtention de l’Indication Géographique Protégée de l’Huile d’Argan (IGP), une centaine de coopératives de femmes ont été créées, avec une production de 30.000 tonnes par an, réalisant un chiffre d’affaires à l’export entre 30 et 40 millions d’euros.
Une journée internationale d’arganier
Reconnu en tant que patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le Maroc et l’ONU ont fêté, lundi 10 mai 2021 la première journée internationale de l’Arganier. A cette occasion, et pour mettre en valeur les efforts déployés pour le développement de l’arganier, un évènement de haut niveau a été organisé sous la présidence du ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural, des Eaux et des Forêts, Aziz Akhannouch, qui a affirmé que «cette activité sera mise à niveau, à travers le lancement de plusieurs projets visant à atteindre un objectif de 400.000 ha, et ce dans le cadre de la stratégie «Génération Green» lancée par SM le Roi Mohammed VI». M. Akhannouch a mentionné également que plus de 500 coopératives rassemblant 10.000 femmes, ont été créées jusqu’à aujourd’hui, soit dix fois plus qu’en 2004. Le ministre a rappelé, dans ce contexte que l’année 2018 a connu la plantation de 10.000 ha d’arganiers pour un coût de 49 M$, au profit de 26.000 bénéficiaires, notant que le Fonds de développement agricole soutient financièrement l’accompagnement de ce secteur.
Pour sa part, le directeur exécutif du Fonds vert pour le climat (GCF) Yannick Glemarec, a indiqué lors de son allocution que «la protection de la biosphère de l’arganier au Maroc permet d’atténuer les effets des changements climatiques».
Occupant une place importante dans la sécurité alimentaire, les arganiers «constituent un écosystème unique avec un grand potentiel pour améliorer le bien-être des populations rurales et réaliser les Objectifs de développement durable (ODD)», a souligné la vice-secrétaire générale des Nations-Unies, Amina Mohammed, lors de son intervention virtuelle.
Il convient de rappeler que l’huile d’argan est enregistrée comme produit agricole protégé par une indication géographique dans l’Union européenne par la Commission européenne. Selon l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), cette huile a été le premier produit africain à bénéficier de cette protection. «L’indication géographique protégée identifie l’huile d’argan comme un produit issu d’une région spécifique, avec des propriétés uniques qui en découlent, et indique aux consommateurs que cette production répond à des critères stricts. Elle permet également de protéger le savoir traditionnel et de promouvoir les droits collectifs des producteurs», a précisé l’OMPI.