Que vive donc notre Police !
Hassan Alaoui
A Sid Zouine, à quelque 50 kilomètres de Marrakech en allant vers Agadir, il a failli y voir s’installer un fief du terrorisme à ramifications internationales. L’une des ces cellules dormantes , composée ici de quatre individus, terroristes de leur état, proclamés et affichant leur allégeance au « groupe de l’Etat islamique ».
Agés de 22 à 28 ans, ils ont été neutralisés et interpellés au petit matin du mardi 22 juin dans cette petite localité alors qu’ils se préparaient à perpétrer une série d’attentats et d’attaques diverses. Sur la base de renseignements de la DGST, dont dépend le BCIJ (Bureau central d’investigation juridique ) les agents de ce dernier sont intervenus pour mettre hors d’état de nuire les terroristes.
D’emblée, il convient de rendre hommage à la célérité de nos services de sécurité et de police. Nous ne cesserons jamais de mettre en exergue leur compétence, leur savoir-faire et le volontarisme dont ils font preuve depuis sept ans maintenant. Et qui nous valent régulièrement, à juste titre, un florilège de reconnaissances et de félicitations de par le monde. L’autre constat qui s’impose, en effet, tient à cette persistance des menaces terroristes dans les recoins enfouis et reculés du Royaume. Aujourd’hui, il existe un déplacement des stratégies de la ville, disons la grande ville urbaine vers les campagnes éloignées, où sont organisées des « planques » pour les apprentis-sorciers qui fabriquent eux-mêmes leurs explosifs, amassent des armes blanches, s’exercent à des attaques ad-hominem, et hissent des banderoles de Daech comme la consolation suicidaire…
A Sid Zouine, il n’en fallait pas plus pour alerter les services de sécurité, car il y va de la protection des populations et de la sécurité des institutions. Et surtout de la sauvegarde de notre réputation de « tolérance zéro » contre tout acte de terrorisme, quelle que soit sa taille. Or, il n’est pas de grand terrorisme et de petit terrorisme , réduit par certains à une délinquance, tout acte de violence suggérant une terreur sur les populations et déstabilisant leur tranquillité. De surcroit lorsque les groupuscules comme celui de Sidi Zouine – fief de la science religieuse de l’apprentissage du Coran – se proclament ouvertement des fidèles soldats de Daech et puisent leurs consignes dans le lointain Sahel, devenu le terreau de l’islamisme radical.
Les quatre apprentis terroristes de Sid Zouine n’impressionnent sans doute pas la galerie ; mais ils constituent à coup sûr la face cachée de l’iceberg. Les relations que leur chef, dit « Emir » entretenait avec des Jihadistes du Sahel, comme le précise le communiqué de la DGST, en dit suffisamment long sur leur programme qui planifie des violences sur les établissements et les biens publiques, les assassinats de personnalités, notamment de la sécurité, et la formation des jeunes au terrorisme…Sans oublier cette lourde porte en fer, ornée d’un drapeau noir de l’Etat islamique…Nous sommes en présence donc d’une entité déterminée à entretenir la terreur, à s’attaquer aux symboles de l’Etat, à déstabiliser le Maroc. Leur « manuel » consistait aussi à procéder à des recrutements et à mener à son terme une opération similaire à ce qu’entreprend le groupe Daech par la voie de l’informatique.
Les citoyens marocains qui ont l’habitude de vaquer à leurs occupations, assurés qu’ils sont de la protection que leur procurent les services de sécurité et la police, n’imaginent pas ce qu’il en coûte pour jouir de cette « paix interne », sociale et humaine. Le groupuscule de Sid Zouine se voit déjà, comme d’autres, projeté sur le champ du Jihad, ne reculant devant rien bien entendu. Mais arrêté dans son fol élan dévastateur par l’une des plus grandes et meilleures polices du monde qui nous protège et veille à notre sécurité et sur nos vies. Que vive cette police !…