Usage illicite de drogues et Covid-19: les liaisons dangereuses
La quête « d’une quiétude » ou le désir de fuir une quelconque réalité à la recherche de « nouvelles expériences » s’avèrent, chez certains, les motifs de consommation de drogues. Cependant, ces substances connues et reconnues comme nocives pour l’individu modifient, parfois sans s’en rendre compte, les fonctions psychologiques et peuvent même entraîner des troubles mentaux très graves.
C’est dans ce sens qu’a été instaurée la Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de drogues. Ainsi, le 26 juin de chaque année devient le rendez-vous de mobilisation, destiné à sensibiliser la population aux risques encourus lors de la consommation de ces substances.
En effet, sous l’emprise de ces substances, un individu peut mettre sa vie et celle des autres en danger, de par la lenteur de ses réflexes, de ses réactions, mais aussi par la modification de sa personnalité.
Cela entraîne également une dépendance et d’importants risques pour la santé (overdose). Les exemples sont si nombreux !
Consciente de tous les dangers que représente ce fléau que plusieurs n’osent aborder que dans un monologue torturant, l’organisation des Nations-Unies a choisi pour cette année le thème « L’abus de drogues : en parler, c’est sauver des vies« .
« Ce thème vise à combattre la désinformation et à promouvoir le partage des faits sur les drogues – des risques pour la santé et des solutions pour s’attaquer au problème mondial de la drogue, à la prévention, au traitement et aux soins fondés sur des preuves« , écrit l’ONU sur son site officiel.
→ Lire aussi : Rapport de l’ONUDC : Les effets de la pandémie augmentent les risques liés aux drogues
La pandémie de Covid-19 a permis une sensibilisation sans précédent du public à la santé, aux mesures de protection pour rester en bonne santé et, surtout, à la protection des autres. Un sentiment croissant de communauté et de solidarité mondiale continue d’émerger, tout comme la nécessité de garantir des soins de santé pour tous, lit-on dans le site.
Dans cette lignée, le Maroc déploie des efforts colossaux pour combattre l’usage illicite et le trafic de drogue.
S’exprimant lors d’une rencontre de communication et de coordination organisée par la présidence du parquet avec les services relevant de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) pour échanger les idées et visions autour de l’action commune et la coordination, le directeur de la Police judiciaire, le préfet Mohamed Dkhissi avait fait savoir que les services de la sûreté ont procédé, entre le 1er janvier 2015 et le 30 avril 2021, au traitement de 517.166 affaires liées aux crimes de drogue (possession, consommation et trafic), ayant abouti à l’interpellation de 650.150 inculpés, dont 1.770 étrangers, et à la saisie de quantités records de drogue (plus de 787,299 tonnes du cannabis, près de 6,948 tonnes de cocaïne, 6.376.454 unités de psychotropes et plus de 52,7 kg d’héroïne).
Aussi et après des études de faisabilité bien approfondies, des réunions et des débats, la chambre des représentants a adopté à la majorité le projet de loi n°13.21 relatif à l’usage licite du cannabis.
Élaboré en harmonie avec les engagements internationaux du Royaume, le projet de loi n°13.21 vise à soumettre toutes les activités liées à la culture, la production, la transformation, le transport, la commercialisation, l’exportation et à l’importation du cannabis et de ses produits à un système de licence.
Le ministère de l’Intérieur avait réalisé des études scientifiques exhaustives portant essentiellement sur la faisabilité du projet, son potentiel socio-économique et environnemental, ainsi que sur les atouts et les défis que le Maroc se doit de relever pour réussir ce chantier de grande envergure.
Dans ce sens, le médical et l’économique faisaient partie des points les plus importants sur lesquels l’accent a été mis lors de cette étude.
Ainsi, l’usage médical de cette plante permettrait de réduire un ensemble de risques liés à la contrebande et à la consommation de drogue, ainsi que ceux en lien avec la santé et l’environnement.
Sur le plan économique, le développement de cette chaîne de production permettra au Royaume de passer du statut de pays importateur à celui d’exportateur de produits médicaux, pharmaceutiques et industriels.
( Avec MAP )