Journée mondiale contre le travail des enfants
La Journée mondiale contre le travail des enfants constitue une occasion idoine pour le Maroc de renforcer les dispositifs d’accompagnement et mettre fin aux inégalités des chances touchant les enfants travailleurs.
Cette journée mondiale, célébrée le 12 juin de chaque année, est placée sous le thème « Dans les conflits et les catastrophes, protégeons les enfants du travail des enfants ». Le Royaume, qui accorde un intérêt particulier à cette frange de la société, a œuvré ces dernières années à la mise en place de diverses mesures et à la ratification d’un grand nombre de conventions et protocoles pour consolider la protection des droits de l’enfant.
La Constitution a consacré les droits de l’enfant comme étant des droits constitutionnels, avec une attention particulière à leur protection, a déclaré à la MAP M. Khalid Hanefioui, chargé des droits de l’enfant au Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), notant que le Royaume a déployé de nombreux efforts pour harmoniser la législation nationale avec les principes et les dispositions de la Convention n°182 de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de ses protocoles.
Dans ce sens, M. Hanefioui a relevé que ces droits, notamment le droit à la protection contre l’exploitation économique, sont peu respectés, estimant que les textes législatifs relatifs au travail ne sont pas pleinement adaptés aux enfants.
La loi, seule, reste insuffisante, selon lui, pour éradiquer le travail des enfants, appelant à mettre en place des politiques d’accompagnement au profit d’enfants en situation de travail et un dispositif pour le suivi de l’élaboration de projets dans ce sens, a-t-il dit.
« Ces mesures doivent être renforcées notamment par l’harmonisation de la législation nationale avec le cadre normatif international en matière des droits de l’enfant, avec comme considération primordiale l’intérêt supérieur de l’enfant », a ajouté M. Hanefioui.
En effet, une enquête du Haut-commissariat au plan (HCP) révèle que quelque 193.000 enfants âgés de 7 à 17 ans étaient concernés par le travail dangereux en 2015, dont 80 pc en milieu rural (78 pc de sexe masculin) et touche 75,3 pc des enfants âgés de 15 à 17 ans. M. Hanefioui a également mis l’accent sur le renforcement des programmes d’information et de sensibilisation sur les droits des enfants, à travers une sensibilisation des parents à la nécessité de scolariser leurs enfants et le soutien aux associations et ONG agissant dans le domaine des droits de l’enfant par la facilitation d’accès aux moyens qui leur permettent de remplir leurs missions.
Pour parvenir aux résultats escomptés, il a insisté sur la nécessité de nouer des partenariats avec le secteur privé, afin de promouvoir la responsabilité sociale des entreprises dans le domaine de la protection des enfants et de leurs droits.
Lancée en 2002 par l’Organisation internationale du travail (OIT), cette journée vise à mettre en avant l’étendue mondiale du travail des enfants, ainsi que les actions et les efforts nécessaires pour éliminer ce fléau.
La célébration de cette Journée rassemble gouvernements, employeurs, organisations du travail, société civile, ainsi que des millions de personnes à travers le monde afin de mettre en évidence la situation des enfants qui travaillent et les actions à entreprendre pour les aider.
Des millions d’enfants sont en effet impliqués dans le travail domestique rémunéré ou non, chez un tiers ou un employeur. Ces enfants sont particulièrement vulnérables à l’exploitation. Leur travail est souvent méconnu du grand public, ils peuvent se trouver isolés et travailler loin du foyer familial. Les mauvais traitements qui sont infligés aux enfants dans le travail domestique sont trop courants.
Depuis plus de dix ans, le travail des enfants est reconnu comme une question essentielle des droits de l’Homme, aux côtés de la liberté syndicale, du droit à la négociation collective, l’abolition du travail forcé, la non-discrimination dans l’emploi et la profession. En dépit du vaste mouvement de réforme sociale qui s’est développé autour de cette question, plus de 150 millions d’enfants travaillent à travers le monde, dont au moins 85 millions sont soumis aux pires formes de travail.