Belgique: la crise des sans-papiers en grève de la faim menace la survie du gouvernement
La crise des sans-papiers en grève de la faim à Bruxelles a pris un nouveau tournant lundi, après que les partis socialiste (PS) et Ecolo ont menacé qu’ils quitteraient la coalition gouvernementale belge, au pouvoir depuis octobre 2020, en cas de décès d’un des quelque 475 grévistes.
Selon les médias belges, le vice-Premier ministre Pierre-Yves Dermagne (PS) a déclaré au bureau de son parti et aux autres membres du gouvernement dirigé par le libéral flamand Alexander De Croo, que les ministres et secrétaires d’État socialistes démissionneraient si un décès devait survenir.
Si un sans-papiers venait à décéder, « les socialistes présenteraient leur démission dans l’heure« , a souligné M. Dermagne.
Le parti Ecolo pourrait également jeter l’éponge, a affirmé son porte-parole, cité par les médias locaux.
Les partis PS et Ecolo ont, par ailleurs, demandé que le secrétaire d’Etat à l’Asile, Samy Mahdi, en charge du dossier, en soit officiellement déchargé.
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Le secrétaire d’État à l’Asile s’est jusqu’à présent opposé à l’établissement de critères de régularisation de ces sans-papiers malgré des mises en garde sur les conséquences sociales et humaines de cette nouvelle crise migratoire.
Les deux formations politiques exigent des solutions urgentes afin de sauver des vies, alors que les inquiétudes grandissent quant à la détérioration de l’état de santé des sans-papiers en grève de la faim à Bruxelles depuis près de deux mois.
Des associations et des ONG ont de même appelé le gouvernement belge à une solution rapide pour éviter « un drame ».
« Après près de soixante jours de grève de la faim, une majorité des 450 personnes ont commencé une grève de la soif: un décès devient possible à tout moment, notamment parce que l’état neurologique et psychologique des grévistes est tellement dégradé qu’une décision fatale peut finir par s’imposer à l’esprit des personnes en extrême souffrance« , a alerté l’association « Médecins du Monde ».
Selon l’organisation, ce sont « près de 300 grévistes » qui sont aussi en grève de la soif, ce qui va accélérer très rapidement la détérioration de leur état de santé.
La gestion de la question migratoire avait fait tomber le gouvernement belge dirigé par Charles Michel en décembre 2018. Un désaccord au sujet du pacte mondial sur la migration avait précipité la chute de la coalition fédérale à six mois de la fin de son mandat, plongeant le pays dans une crise politique.
( Avec MAP )