Le Dress Code en politique, ou l’accessoire stratégique des candidats
Par Malika Mojahid
Formel ou décontracté, Casual ou chic, avec cravate ou sans, dress ou tailleur… sont tant de questions qui paraissent sans importance, mais qui jouent un rôle non négligeable pour les candidats qui se sont lancés dans la course des prochaines échéances électorales, prévues le 8 septembre, dans l’objectif de séduire les électeurs, surtout dans une société où les apparences sont captivantes.
Hommes comme femmes, l’apparence physique, dont le dress code ou l’étiquette vestimentaire, constitue un élément important qui permet de renforcer le message verbal, de susciter le respect, la confiance et la sympathie.
Dès qu’un candidat fait un choix vestimentaire, il fait véhiculer un message, se construit une identité, entretient une image, des fois sans le savoir, à travers un accessoire, une couleur, une coiffure ou même un parfum.
Et pour cette raison: les vêtements choisis révèlent beaucoup sur le goût, l’appartenance, l’identité. Enfin, sur la personnalité du candidat et son historique.
Ainsi, l’aspect vestimentaire, l’apparence, la façon de se tenir sont un vecteur de message qui fait partie d’une stratégie de communication non verbale, volontaire ou involontaire.
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Djellaba, Melhfa ou Gandoura…Ces tenues traditionnelles sont devenues la mode des candidats marocains pour jouer au jeu de la séduction et attirer le vote « conservateur ».
Pour Mariam Filali, experte en étiquette des Affaires, le candidat marocain doit maîtriser sa posture, son port de tête, son naturel, sa gestuelle, le contact des yeux, les salutations, le charisme, le tact et le code vestimentaire.
« Notre corps exprime ce que notre bouche ne fait pas. Les règles d’étiquette et de Protocole sont à connaître. La façon de saluer, de se présenter, de faire un discours convaincant est aujourd’hui très important« , a relevé Mme Filali dans un entretien accordé à la MAP, notant qu’un candidat doit transmettre une image positive par la confiance, les compétences, la crédibilité et la courtoisie.
« Le port de costume est privilégié avec ou sans cravate. Tout dépendra des valeurs du Parti. Les couleurs sombres (bleu, noir, violet, gris perle) donneront un ton sérieux et crédible« , a-t-elle estimé, relevant que chaque candidat est privilégié par une certaine gamme de couleurs qui dépend de son teint, la couleur de ses cheveux et ses yeux.
« Les candidats pourront également jouer sur les couleurs des cravates qui reprennent les lignes directives du Parti« , conseille Mme Filali, qui est également conseillère en Image et en Communication.
Pour cette experte, le tissu est aussi important. Plus on monte dans l’échelle, plus le tissu sera fin et élégant, a-t-elle expliqué, soulignant que le costume à carreaux, par exemple, est à éviter.
Pour les candidates femmes, Mme Filali recommande un tailleur (veste/jupe, veste/pantalon) ou une robe avec veste à manches longues, de couleur sombre, avec un détail qui marquera les électeurs (broche, foulard…).
« Pour celles qui portent le voile, il est préférable d’éviter un foulard noir et privilégier une couleur en harmonie avec le teint chaud ou froid« , indique l’experte.
Pour les cheveux, Mme Filali recommande de les ramasser ou les dégager du visage, eu égard que la candidate est dans la communication, soulignant que le maquillage est obligatoire pour donner une bonne mine mais doit rester sobre.
Pour les accessoires, ils ne doivent pas être encombrants (pas plus de 5) : montre, bague, boucle d’oreilles, bracelet ou chaîne autour du cou, a-t-elle expliqué, ajoutant que les chaussures doivent être fermées de préférence avec talon.
Et de noter que les tenues sollicitées seront différentes selon l’environnement où l’on se trouve. Si la candidate ou le candidat se trouve dans la campagne, sa tenue sera plus « casual ».
« Le plus important, c’est de connaître son style et de ne jamais oublier que le candidat est dans la représentation« , a noté Mme Filali.
D’après elle, la photo de profil est aussi importante et exprime un message qui peut ne pas être en harmonie avec l’image perçue.
Pour tous les candidats, un travail en amont doit se faire pour bien se connaître, se valoriser et entrer dans le monde de l’électeur pour capter les voix.
( Avec MAP )