Multiples Actes de trahison du régime algérien contre le Maroc séculaire
Par Taieb Dekkar*
L’histoire des relations maroco-algériennes nous renseigne de manière éloquente sur des multiples Actes de trahison des gouvernants d’Alger à l’égard de leur voisin, le Maroc qui, n’a manqué aucune occasion, pour soutenir, par tous les moyens, ce pays dans des moments difficiles et des épreuves pénibles, notamment lors de la colonisation de ce pays qui affiche aujourd’hui une ingratitude monstrueuse à notre égard.
Lors de la guerre de libération, qui n’a été déclenchée que grâce, principalement, au soutien indéfectible du Maroc et de la Tunisie (pays frontaliers), et à l’aube des indépendances de ces deux voisins, les maquisards algériens, la plupart, qui résidaient chez nous, étaient libres de leurs mouvements, de Tétouan à Oujda, en passant par Berkane, Nador etc… le Royaume chérifien institua des taxes dont le produit était versé au soutien de la lutte de libération, et s’érigea en avocat fidèle et dévoué de la cause algérienne au sein des tribunes internationales. Les dirigeants politiques de la résistance, établis alors au Royaume chérifien, entraient au Palais Royal de Rabat et en sortaient, comme s’ils étaient chez eux, sans protocole.
En rentrant chez eux, au lendemain de l’indépendance, le premier Acte de trahison qu’ils entreprirent, c’est de tuer des soldats marocains en poste aux frontières, pour provoquer la guerre des sables. Tout cela pour s’opposer, et donc renier, l’accord conclu avec le gouvernement provisoire (GPRA) sur la renégociation des frontières, héritées de la colonisation. Sur le plan diplomatique, Alger fit adopter par l’OUA le principe de l’intangibilité des frontières, pour s’opposer aux revendications marocaines. Cela s’appelle la trahison, une trahison reconnue et confirmée par un des leaders politiques algériens ayant représenté l’Algérie à la conférence de Tanger, bien avant l’indépendance de ce pays voisin (trahison antérieure à la colonisation).
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Deuxième Acte de trahison, en 1973, lorsque des opposants marocains, entrainés au maniement des armes par le régime algérien, s’infiltrèrent au Royaume, pour mener la guérilla contre le régime chérifien séculaire du Royaume. Comment voulez-vous que feu SM le Roi Hassan II puisse ratifier l’accord sur les frontières, signé un an plus tôt à Rabat, alors que l’une des parties signataires, entraine et envoie des groupes armés, pour renverser le régime ! L’ancien président Chadli Bendjdid, qui était alors commandant de la région militaire d’Oran reconnait qu’il avait reçu des instructions du dictateur Boumediene, pour prendre en charge l’entrainement militaire d’un groupe d’opposants marocains, avant de les lâcher sur le territoire marocain.
Dans ce contexte d’implication flagrante de l’Algérie dans la déstabilisation du régime monarchique marocain, l’Algérie n’a pas déposé les armes. Elle concoctait en même temps un autre Acte de trahison : l’hostilité à la récupération par le Royaume de son Sahara, alors que Boumediene proclamait à Rabat devant les chefs d’Etat arabes, son soutien à la libération du Sahara, et que dans tous les cas, Alger n’avait pas de convoitises territoriales dans la région. Boumediene créa alors une république sahraouie à Tindouf, ancien territoire marocain qui avait refusé de participer au référendum organisé par De Gaulle dans le pays, et planta ainsi les jalons d’une hostilité éternelle entre les deux pays et les deux peuples, qui perdure jusqu’à ce jour et dont se réclament aujourd’hui malheureusement la junte militaire algérienne et sa façade civile.
Le Maroc décida alors de rompre ses relations diplomatiques avec Alger. Les deux pays ne rétablissent ces relations que 12 ans plus tard, à la veille d’un sommet arabe tenu à Alger, qui était alors plongée dans une grave crise économique et sociale (émeutes du mois d’octobre 1988, qui avaient fait 500 morts). L’Algérie, prisonnière de ses positions idéologiques et de propagande, en rupture avec la réalité douloureuse de la vie quotidienne du peuple algérien, éprouva de sérieuses difficultés pour s’intégrer aux autres pays du Maghreb et opérer sa transition vers la démocratie et la liberté, comme la Tunisie et le Royaume séculaire du Maroc. L’Algérie résista au rapprochement avec le Maroc, sur la base d’une idéologie révolue, alors que le régime militaire algérien reste aujourd’hui le plus honni du Maghreb, qui constitue un grave obstacle à toute transition démocratique en Algérie, et qui est responsable de plusieurs centaines de milliers de morts, parmi les citoyens algériens (décennie noire).
Isolée, livrant seule la lutte contre ce qu’elle appelait le terrorisme (résistance armée à l’interruption du processus électoral en janvier 1992), l’armée algérienne concocta un nouvel Acte de trahison contre notre pays : l’attentat contre l’Hôtel Atlas Asni de Marrakech, pour tenter de drainer la sympathie et le soutien des pays occidentaux à sa lutte contre le terrorisme. Cibler un pays allié de l’occident pour atteindre cet objectif.
Au bout du compte, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, maintenant que l’Algérie s’attelle à creuser de profonds fossés à la frontière, ne peut que servir la sécurité de notre pays, et le prémunir contre les graves risques d’instabilité qui se profilent à l’horizon chez notre voisin. Ce listing fragmentaire d’Actes de trahison contre notre pays devrait nous guider à tourner désormais notre regard vers le Nord et l’Ouest, pour notre avenir et notre développement, car l’émancipation de l’Algérie risque de prendre beaucoup de temps encore.
*journaliste et écrivain