COP22 : La présidence marocaine a réalisé la majorité des objectifs qu’elle s’est assignée
La présidence marocaine de la COP22 a pu réaliser la majorité des objectifs qu’elle s’est assignée en l’occurrence la concrétisation de l’aide aux pays en développement, l’évaluation des avancées, le soutien des initiatives territoriales, l’implication des secteurs privé et financier et l’engagement d’une réflexion autour de l’Agriculture, a affirmé, jeudi à Canberra, l’Ambassadeur du Maroc en Australie, Karim Medrek.
Lors de sa participation aux journées « European Climate Diplomacy Week », M.Medrek a mis en exergue les principaux résultats de la COP22, organisée en novembre dernier à Marrakech, notamment en matière d’adaptation et de résilience nécessaires pour contrecarrer les effets des changements climatiques.
Les aléas politiques font peser des incertitudes sur les positions de tel ou tel pays, mais « la communauté internationale a décidé de poursuivre son chemin pour la mise en place d’une feuille de route pour les années à venir et la promesse d’accélérer le rythme », a-t-il souligné.
Le diplomate a mis l’accent sur l’importance que revêt la question de l’adaptation dans le débat climatique international, notamment entre pays développés et pays en développement, en raison des besoins de financement massifs qu’elle nécessite, ajoutant que l’enjeu pour les pays en développement est surtout de s’adapter aux « effets déjà dévastateurs » de la hausse des températures.
« La présidence marocaine s’est focalisée sur les enjeux de l’adaptation dans le secteur de l’agriculture et dans le domaine des politiques de santé, entre autres », a-t-il indiqué, notant que l’initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) reflète toute l’importance accordée par SM le Roi Mohammed VI à la coopération sud-sud et en particulier avec les pays africains.
En outre, M. Medrek a réitéré l’importance de la résilience, un autre mécanisme aussi indispensable pour faire face aux effets dévastateurs des changements climatiques, notant que la résilience face aux changements climatiques telle qu’issue des mécanismes actuels « mérite d’être revue en insufflant un nouveau dynamisme ».
Il a, toutefois, regretté que de nombreux pays en développement ne disposent pas des outils, des connaissances et des instruments nécessaires pour intégrer, dans leurs décisions d’investissement, les impacts potentiels de conditions météorologiques défavorables.
A cet égard, il a rappelé que la présidence marocaine a plaidé pour l’adoption urgente de politiques capables de mieux protéger les plus vulnérables, en renforçant la résilience des populations, surtout dans les villes qui abritent 55% de la population du globe et contribuent à hauteur de 80% au PIB mondial.
Le Royaume a lancé son initiative, baptisée « Ceinture bleue », qui vise aussi à améliorer la résilience des communautés côtières et promouvoir les pratiques de pêche et d’aquaculture durables en Afrique, a-t-il ajouté.
Quant aux financements, l’ambassadeur a fait savoir que la présidence marocaine a insisté sur la nécessité d’une augmentation des sources publiques et privées de financement, rappelant deux engagements notifiés dans l’Accord et les décisions de Paris: la mobilisation d’ici 2020 de 100 milliards de dollars (89,3 milliards d’euros) par an par les pays du Nord au profit de ceux du Sud et la recherche d’un équilibre dans le financement des mesures d’atténuation et d’adaptation.
Organisé avec la délégation de l’Union Européenne en Australie, en collaboration avec l’Université Nationale Australienne, cet événement a connu la participation de l’ambassadeur de Fiji en Australie, qui a mis l’accent sur la nécessité de mobiliser les efforts par la communauté internationale pour faire réussir la COP23 qui sera présidée par son pays.
Une centaine de participants du monde académique, des représentants de gouvernements et de la société civile ont pris part à ces journées de débats et d’animation autour des enjeux des changements climatiques.
La Conférence a été l’occasion de faire le point sur la corrélation entre la sécurité et le climat. A cet égard, plusieurs experts ont souligné que la réussite de la lutte contre le changement climatique dépend largement d’un monde plus stable et sécurisé.