Afghanistan : Le HCDH appelle les talibans à cesser l’usage de la force contre les manifestants
Le Haut-commissariat des droits de l’homme (HCDH) a appelé vendredi les talibans à cesser l’usage de la force et de la détention arbitraire contre les manifestants pacifiques en Afghanistan.
» Nous appelons les talibans à cesser immédiatement l’usage de la force et de la détention arbitraire contre ceux qui exercent leur droit de protester pacifiquement et les journalistes qui couvrent ces manifestations« , a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du HCDH, lors d’un briefing régulier de l’ONU à Genève.
Selon un décompte « non exhaustif » du Haut-commissariat, quatre manifestants ont été tués lorsque des talibans ont tiré à balle réelle, a souligné Mme Shamdasani, qui a aussi dénoncé l’interdiction de tout rassemblement non autorisé proclamé par les talibans mercredi.
« Selon le droit humanitaire international, tout usage de la force doit être un dernier recours en réponse à des manifestations, il doit être strictement nécessaire et proportionnel et les armes à feu ne doivent jamais être utilisées si ce n’est en réponse à une menace mortelle imminente« , a rappelé la porte-parole.
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« Plutôt que d’interdire les manifestations pacifiques, les talibans devraient cesser d’user de la force et garantir le droit de réunion pacifique et la liberté d’expression, y compris quand les gens veulent faire état de leurs inquiétudes et faire usage de leur droit de participer » à la gestion du pays, a-t-elle souligné.
« Alors que les Afghans – femmes et hommes – descendent dans la rue pour demander pacifiquement que leurs droits humains soient respectés en ces temps de grande incertitude – y compris le droit des femmes à travailler, à se déplacer librement, leur droit à l’éducation et de participer à la vie politique -, il est crucial que ceux qui sont au pouvoir entendent leur voix« , a dit Mme Shamdasani.
« Des interdictions de tout rassemblement pacifique constituent une violation du droit international, tout comme couper tout accès à l’internet« , a indiqué la porte-parole.
Elle a souligné que les journalistes couvrant ces événements ne doivent faire l’objet « ni de représailles ni de harcèlement« , après les témoignages de deux reporters afghans sévèrement battus par les talibans.
( Avec MAP )