Élection des membres de la chambre des conseillers: défis et attentes
Par Taib Gouzrar
L’élection des membres de la Chambre des Conseillers, prévue mardi prochain, représente une nouvelle occasion de consolider davantage le processus démocratique et de parachever l’édification institutionnelle. Des élections avec de nouveaux challenges au vu des larges prérogatives dont dispose désormais la deuxième chambre et au vu aussi de la diversité sur le plan de sa composition, étant constituée de représentants des conseils communaux, régionaux, des chambres professionnelles, des organisations syndicales ainsi que le patronat et les salariés.
En effet, la Constitution accorde à la Chambre des Conseillers un rôle important dans toutes les questions ayant une dimension régionale ou encore un caractère socio-économique, ce qui en fait un véritable forum de débat et de discussion de toutes les questions qui préoccupent au quotidien le citoyen.
En outre, la Chambre des Conseillers a la priorité, selon les dispositions de la la nouvelle Constitution, en matière de discussion des projets de lois ayant un rapport direct avec les collectivités territoriales. En effet, les composantes de la deuxième chambre, notamment les élus dans les collectivités territoriales et les chambres professionnelles, illustrent parfaitement l’adhésion au choix de la régionalisation avancée, lequel choix est irréversible et représente une matérialisation effective de la démocratie locale et le meilleur moyen de promouvoir la bonne gouvernance et la politique de proximité.
Le politologue politique Mohamed Bouden note, à ce propos, que les membres élus des collectivités territoriales représentent le plus important groupe représenté à la chambre des conseillers siégeant à l’issue du vote du collège électoral desdites collectivités territoriales avec un total de 72 conseillers.
Dans une déclaration à la MAP, le président du Centre Atlas d’analyse des indicateurs politiques et institutionnels, souligne que ce constat est en compatibilité avec les prérogatives de cette chambre qui, quoique discute en deuxième lecture certaines lois après la chambre des représentants, elle bénéficie, en revanche, de la priorité quand il s’agit de lois concernant les collectivités territoriales, le développement régional ainsi que les questions sociales. Et ce, en raison de sa composition.
Et d’ajouter que ce même constat s’applique aussi aux représentants des organisations syndicales les plus représentatives qui sont par leur nature exclusivement mobilisées en faveur de la défense des causes et attentes de la classe ouvrière.
Pour lui, la Chambre des Conseillers est véritablement une institution représentative des collectivités territoriales et des ouvriers, estimant que cette spécificité s’inscrit harmonieusement dans le système bicaméral adopté par le Royaume.
Et du coup, les élections de ce mardi à la Chambre des Conseillers représentent réellement un nouveau challenge sur le chemin de la mise à niveau et l’amélioration du travail législatif ainsi que le contrôle du gouvernement et aussi dans la perspective d’une représentation effective des collectivités territoriales, des chambres professionnelles et autres.
D’autant que la pandémie du Covid-19 a révélé certains déficits dans des secteurs socio-économiques, à leur tête la santé, l’éducation et l’économie informelle et qu’il s’agit maintenant d’y faire front en élaborant des lois et des programmes adaptés à la situation. L’objectif étant de réaliser le développement durable souhaité et de réduire les disparités sociales et territoriales.
Et sur ce registre, la Chambre des Conseillers est la mieux placée pour proposer des pistes de sortie de crise et des solutions aux problèmes posés, Les conseillers étant par leur mode d’élection les plus proches des préoccupations des populations et aussi les mieux placés pour connaître réellement les déficits et attentes sur le plan du développement socio-économique dans leur région.
( Avec MAP )