Le PIB de la Tunisie n’augmentera que de 3,4% en 2021 (Fitch Ratings)
Le PIB de la Tunisie n’augmentera que de 3,4% en 2021 après une forte contraction de 9,3% en 2020, selon l’agence de notation financière internationale « Fitch Ratings ».
Dans une note intitulée « L’amélioration des bénéfices des banques tunisiennes au premier semestre 2021 cache des risques accrus », l’agence de notation s’attend à une détérioration de la qualité des actifs des banques tunisiennes et ce, en raison notamment de l’expiration du programme de report des échéances des prêts, le 30 septembre 2021.
Par ailleurs, elle estime que le passage à la norme IFRS 9 à compter de la fin de l’exercice 2021, pourrait impacter lourdement les indicateurs de qualité des actifs déclarés, ce qui nécessite des provisions supplémentaires.
En se référant à l’évaluation du document de l’agence, le résultat net global dégagé par les 10 plus grandes banques a augmenté de 37% en glissement annuel au premier semestre 2021 par rapport à la même période un an auparavant, tandis que le rendement moyen des capitaux propres de ces banques s’est amélioré pour atteindre 11% (10,1 % en 2020 et 16,8% en 2019).
En outre, le document de Fitch Ratings note que la marge d’intérêt nette (la différence entre les intérêts perçus sur les crédits et les intérêts servis sur les dépôts et les placements), s’est maintenue en moyenne à 3,8 % en 2020.
L’agence explique que ce maintien contribue à la baisse des coûts de financement qui a atténué l’impact des fortes régressions du taux d’intérêt directeur décidées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), depuis mars 2020.
Cependant, les provisions pour créances douteuses continuent à consommer les résultats d’exploitations des banques et ce, à hauteur de 38%, en moyenne.
L’agence indique, également, que le ratio des créances douteuses des 10 plus grandes banques du pays était de 11 % à la fin du premier semestre 2021 (10,7 % : fin 2020) et que la couverture des provisions pour les créances douteuses était de 72 %, mais les volumes des capitaux propres pourraient s’avérer insuffisants pour couvrir les risques de crédit dans un scénario de crise sévère, un scénario qui ne peut pas être écarté.
La reprise du secteur bancaire pourrait être menacée par la situation politique fragile de la Tunisie, l’expiration des mesures d’allègement de la dette et le passage à la norme de comptabilisation des instruments financiers IFRS 9, a-t-il averti.
L’agence de notation a pointé une perspective « négative » de l’environnement dans lequel opèrent les banques tunisiennes, ce qui dénote certains risques liés aux faiblesses macroéconomiques de la Tunisie.
Les risques de liquidité budgétaire et extérieure sont exacerbés par la conjoncture politique dans le pays et les retards pris dans la conclusion de l’accord de financement avec le Fonds Monétaire International (FMI), ajoute la même source.
Avec MAP