L’OMS alerte sur un déficit de fonds pour lutter contre les effets du climat sur la santé
Les Etats ont commencé à associer la santé à leurs efforts pour protéger leurs populations du changement climatique, mais seul un quart d’entre eux appliquent entièrement leur politique sur cette question, faute notamment de financement suffisant, a déploré lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« De nombreux pays donnent la priorité à la santé et au changement climatique, mais manquent de fonds pour agir », affirme l’institution dans son rapport sur la santé et le changement climatique pour 2021, relevant que « les pays signalent un manque de financement, l’impact de Covid-19, et l’insuffisance des ressources humaines qui sont des obstacles majeurs au progrès ».
Environ 70% des Etats déplorent le premier de ces deux problèmes, en augmentation par rapport au précédent sondage il y a deux ans, explique l’OMS.
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L’agence relève, par ailleurs, que plus de trois quarts des pays ont lancé des plans ou une politique nationale sur le climat et la santé. Dans 85% des Etats, un responsable en charge de cette question a été désigné au sein du ministère de la santé. Une entité comme un comité a même été établie dans plus de la moitié d’entre eux, se réjouit l’OMS.
D’après la même source, environ deux tiers des pays ont mené, ou sont en train de le faire, une évaluation des vulnérabilités pour la santé face au réchauffement climatique, tandis que la quasi-totalité des pays ont au moins mentionné la santé dans leurs contributions nationales pour lutter contre celui-ci.
« Environ les deux tiers des pays interrogés ont mené une évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation au changement climatique et à la santé ou en entreprennent actuellement une, tandis que pratiquement tous (94 %) les pays intègrent des considérations de santé dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) à l’Accord de Paris« , font remarquer les auteurs de l’étude.
Selon les indications récentes de l’OMS, près de 80% des décès provoqués par la pollution de l’air pourraient être évités si les directives de l’organisation étaient suivies. « Environ la moitié des pays signalent que l’urgence Covid-19 a ralenti les progrès dans la lutte contre le changement climatique en détournant le personnel et les ressources de santé vers la lutte contre la pandémie qui continue de menacer les capacités des autorités sanitaires nationales à planifier et à se préparer aux stress et aux chocs sanitaires liés au climat« , ajoute la même source.
( Avec MAP )