Dr. Mohamed Youbi: « Les raisons de mon éclipse ? J’en parlerai à la fin de l’épidémie » (Exclusif)
Au début de l’épidémie de la Covid-19, le docteur Mohamed Youbi, personnage jusque-là inconnu du grand public, était sur toutes les lèvres. Le confinement sanitaire venu, les Marocains avaient découvert à la télévision un directeur de l’épidémiologie au grand talent de communicant. Confiant, rassurant et limpide, il disposait de tous les attributs nécessaires pour réussir la « communication de crise ».
Environ trois mois après la découverte du premier cas de Covid-19 au Royaume, M. Youbi, au faîte de son capital sympathie auprès des téléspectateurs, fut brusquement mis à l’écart de tous les points de presse du ministère de la Santé. Aucune communication officielle n’a été faite sur cette décision. Mais cela ne faisait l’ombre d’aucun doute qu’il s’agissait de « problèmes avec la hiérarchie » confortés par l’hypothèse de certains ouï-dire que des cadors du ministère ne supportaient plus que le commandant en chef de la lutte contre la Covid-19 leur « vole la vedette ».
Plus d’un an après une longue absence des radars médiatiques, MAROC DIPLOMATIQUE a contacté M. Youbi pour en savoir plus sur les remous de son « bannissement » de la communication et les raisons de sa longue réserve.
« Les raisons ? Après l’épidémie »
« Je ne parlerai de ce qui s’est réellement passé et des raisons de mon éclipse qu’à la fin de cette épidémie », a-t-il révélé.
Interrogé sur la rumeur de sa démission qui avait, elle aussi, surgi au milieu de la tempête médiatique qui avait suivi son éloignement (le mot n’est que trop dit), M. Youbi a répondu par : « Oui, j’allais démissionner de mon poste. Mais j’y suis finalement resté pour le bien de mon pays ».
Plus aux manettes de la communication, mais toujours aux commandes de la direction de l’épidémiologie, docteur Mohamed Youbi a tenu à affirmer que son but n’a jamais été de « courir derrière la célébrité ou de vouloir être connu de tous ».
« Je ne suis pas un homme politique. Je suis un homme technique et, avant tout, un médecin », a-t-il précisé.