La protection sociale face à la triple transition démographique, épidémiologique et technologique
La mise en place du système de protection sociale au Maroc fait face à des contraintes liées à la triple transition démographique, épidémiologique et technologique, a indiqué, jeudi à Rabat, le Directeur Général de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS), Abdelaaziz Adnane.
Au Maroc, la mise en place du système de protection sociale « fait face non seulement à des contraintes économiques et sociales, mais également à des contraintes liées à la triple transition démographique, épidémiologique et technologique qui pèse de tout son poids sur l’extension, la généralisation de la protection sociale et de la couverture médicale de bas, a dit M. Adnane lors de la 3ème session du cycle de conférences « Regards croisés sur la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement (NMD)« , dédiée au sujet de la protection sociale.
Initiée par le Policy Center For The New South (PCNS), cette session a été l’occasion pour le DG de la CNOPS de soulever dix défis auxquels fait face ce projet à savoir, la mise en œuvre, la gouvernance des systèmes, la définition d’un panier de soins solidaire, la refondation de la solidarité pour un système inclusif et solidaire, la régulation et maitrise des coûts des soins et des dispositifs médicaux et la refonte des lois et textes qui régissent le système de santé de la protection sociale. Il s’agit aussi de l’intégration de la protection sociale, particulièrement la couverture médicale de base, dans le système de santé publique, de la transformation digitale des systèmes de santé, de la formation du capital humain et de la qualité des soins et des services, a ajouté M. Adnane.
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De son côté, Larabi Jaïdi, Senior Fellow au PCNS, a relevé qu’au delà de l’extension de la couverture, il est question de « pérennité », notamment celle du système de protection sociale.
La pérennité de ce système signifie de garantir sa longue durée, sa capacité à faire face non seulement aux risques couverts actuellement mais à l’émergence de nouveaux risques, a-t-il expliqué. « Nous sommes dans un environnement extrêmement instable, irrationnel et inquiétant pour le citoyen, nécessitant ainsi à la fois une protection sur les domaines de risque classique et les domaines de risque émergeant« .
Il s’agit également de pérennité financière qui engage à la fois les acteurs concernés, notamment le contributeur, le secteur privé et l’État, a fait remarquer M. Jaïdi.
Pour sa part, Aziz Ajbilou, professeur affilié à l’Université Mohammed VI Polytechnique, a affirmé que la clé de travail est d’adopter l’approche de le cycle de vie qui « donne plus de visibilité pour agir« .
Cette approche, a-t-il poursuivi, consiste à intervenir dans chaque étape de vie à travers la protection sociale pour corriger les insuffisances et les défaillances dont souffre les secteurs, notamment l’éducation et la santé.
M. Ajbilou s’est dit pour l’adoption de l’approche assurantielle, en basculant de l’assistance sociale vers l’assurance sociale, soulignant la nécessite de mobiliser l’ensemble des parties concernées.
Le cycle de conférences « Regards croisés sur la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement (NMD) » a porté lors de sessions précédentes sur deux autres thématiques, à savoir la « Gouvernance des réformes », la « Gestion macroéconomique et réformes sectorielles ». Une quatrième session est prévue jeudi 16 décembre sur « L’action publique locale« .
(Avec MAP)