Le régime algérien préfère gâter la police pour mieux museler la dissidence

Par Amine Riad

Pour l’année 2022, la police algérienne sera gâtée. Le gouvernement d’Abdelmajid Tebboune a décidé de débloquer le rocambolesque budget de 295 milliards de dinars algériens, soit 2,1 milliards de dollars, au fonctionnement de la DGSN pour l’année en cours, soit l’un des plus importants poste de dépense de l’Etat.

Ratifié par la loi de finances 2022, ce budget colossal, à faire pâlir d’envie les polices du monde entier, renseigne sur la trajectoire que souhaite prendre l’Etat algérien, à l’aune des grognes populaires, fréquemment suscitées par la hausse des prix et la pénurie de certains produits de base, à l’image de l’huile de table et les pommes de terre.

A ce titre, plusieurs observateurs s’interrogent sur l’incapacité du gouvernement à fournir aux citoyens un stock suffisant de produits alimentaires nécessaires, en prétextant une crise économique sans précédent, au moment où 2,1 milliards de dollars sont aisément consacrés à l’amélioration des conditions des chiens-de-garde d’Al Mouradya et à la pérennité du système vert-kaki en place.

Techniquement, au lieu d’assurer à la population algérienne le minimum de dignité qu’elle mérite, le régime s’évertue à enfoncer davantage les citoyens dans la précarité, tout en blindant son arsenal de défense contre le mécontentement populaire. Un vrai coup de maître !

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Il faut noter que ces 2,1 milliards de dollars destinés à la DGSN, sont issus des 4,2 milliards de dollars consacrés au ministère de l’Intérieur, qui bénéficie ainsi du troisième budget de l’Etat après la Défense nationale (encore elle) et l’Education.

Une défense nationale qui, elle aussi, se sucre allègrement sur le dos du pauvre citoyen algérien, alors qu’elle ne dispose d’aucun canadair capable d’éteindre les feux de forêts ayant ravagé une partie du nord du pays l’été dernier, provoquant plus de 90 morts, dont plusieurs militaires, complètement carbonisés.

C’est donc tout naturellement que le régime algérien est en passe d’ajouter à son titre de junte militaire, le précieux sésame d’Etat policier si cher aux organisations internationales des droits de l’homme, qui vont s’en donner à cœur joie face à une telle dilapidation des deniers publics, révélée, à juste titre, récemment, par la Banque mondiale et, étrangement, réfutée, par le gouvernement Tebboune.

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