Armement : Le Maroc passe à la vitesse supérieure
Par Mouhamet NDIONGUE
L’armée de l’air marocaine modernise intensivement son arsenal d’armes et malgré les récents achats de véhicules aériens sans pilote (UAV) israéliens et américains, les FAR ont passé une nouvelle commande de six nouveaux drones en provenance de Turquie.
Aujourd’hui, des pourparlers sont en cours entre le Maroc et la Turquie pour l’achat de sept engins d’attaque rapide (FAC) et d’une corvette au chantier naval turc Gölcük, a rapporté Tactical Report, un site Web spécialisé dans les questions de défense. Le Forum FAR-Maroc a également confirmé le prochain accord sur les armes.
Selon la source, les négociations entre les deux pays ont débuté en octobre dernier et portent sur un montant total de 222 millions de dollars. Les livraisons sont prévues pour le deuxième trimestre 2022.
Actuellement, la marine marocaine dispose de quatre navires d’attaque rapides Lazaga, mais la technologie est obsolète et les navires deviennent de plus en plus coûteux à entretenir. Avec l’achat de sept navires d’attaque de classe Kilic II, la marine espère remplacer l’armement obsolète. La corvette anti-sous-marine de classe ADA sur laquelle la marine marocaine a jeté son dévolu dispose d’un héliport pour le déploiement d’hélicoptères et de drones de reconnaissance et de surveillance. Outre les récents achats de drones, des négociations sont également en cours pour l’achat de dix patrouilleurs rapides de type ARES 35 FPB et ARES 80 SAT.
Diversifier les modèles
Le Maroc a reçu 13 drones plus tôt cette année de Baykar, une société de défense privée turque spécialisée dans les drones, le C4I et l’intelligence artificielle. Le personnel des FAR a suivi des programmes de formation en Turquie en juillet et septembre. Faut-il rappeler que les drones ont joué un rôle crucial dans le conflit au Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ? Ils permettent au Maroc de renforcer ses capacités de contrôle du territoire.
Dans ce sens, Africa Intelligence souligne que d’autres fournisseurs ont également été consultés pour l’achat des drones. Fin novembre, il a été annoncé que le Maroc avait dépensé environ 22 millions d’euros pour des drones Harop de la société publique israélienne Israël Aerospace Industries (IAI). Ce sont des drones dits « kamikazes » ou autodestructeurs.
L’armée de l’air marocaine utilisait auparavant des drones produits par la société française Airbus Defence and Space en collaboration avec l’IAI israélienne. En raison de la décision de normalisation et de l’accord de sécurité récemment signé, le Maroc passe désormais des commandes directement à la société israélienne. Le Maroc a également récemment acheté un système de défense anti-drone aux Israéliens. Le système « Skylock Dome » offre une protection contre la menace croissante des drones d’attaque.
À la suite de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara, en décembre 2020, l’agence de presse Reuters a révélé que les États-Unis et le Maroc négociaient l’achat d’au moins quatre drones SeaGuardian MQ-9B avancés.
Au vu de sa nouvelle stratégie d’armement, le Maroc réconforte sa position d’un des leaders africains dans le domaine militaire.