Le Maroc: un atout inestimable pour l’Afrique
Le Maroc est un atout inestimable en matière d’acheminement des investissements vers l’Afrique, a estimé Moubarack Lô, économiste en chef du Premier Ministre du Sénégal. « Le fait que le Maroc s’implique davantage dans le continent va faire que d’autres pays hors Afrique qui ont commencé à travailler avec le Maroc s’y intéresseront davantage et c’est un atout qu’on ne peut pas mesurer à sa juste valeur », a-t-il déclaré à la MAP, en marge de sa participation, à Sao Paulo, à un séminaire organisé sous le thème « Évaluation et redéfinition des politiques envers l’Afrique dans le cadre d’un nouveau scénario mondial: regards croisés entre le Brésil et le Maroc ».
De l’avis de cet expert, également président de l’Institut Émergence, spécialisé dans les études économiques et statistiques, et dans la planification stratégique, « le Maroc a fait beaucoup d’efforts à travers son tissu industriel qui absorbe aujourd’hui beaucoup de diversité ». « Je pense que l’Afrique va gagner de l’offensive marocaine à travers des investissements accrus et des échanges commerciaux », a-t-il encore dit, avant d’ajouter que le Maroc a toujours été « une fierté pour l’Afrique ».
« Le Maroc est à sa place en Afrique et il s’agit d’un pays qui a beaucoup à offrir aux pays africains parce qu’il fait partie des fiertés de l’Afrique », a affirmé M. Lô, avant d’ ajouter qu’ »en termes de performance économique, le Maroc fait partie des cinq meilleures économies du continent en termes de croissance économique mais surtout en termes de diversification ».
De l’avis de l’ancien conseiller économique du président sénégalais Macky Sall, le Maroc peut jouer un rôle de lien entre le Brésil et l’Afrique étant donné qu’il s’agit d’un « pays en transition qui a une base industrielle déjà solide ».
Le Brésil est un géant industriel et agricole qui peut faire bénéficier l’Afrique de son expertise dans ces deux secteurs et le Maroc peut jouer un rôle d’intermédiaire, a expliqué M. Lô, en relevant qu’ »ensemble, le Maroc et le Brésil peuvent attaquer avec beaucoup de succès les marchés africains pour créer une dynamique sur ces marchés, et de là, développer les investissements et le commerce ».
Aujourd’hui l’économie brésilienne fait face à des difficultés et le continent africain peut lui offrir un nouveau souffle parce que la demande est forte sur les marchés intérieurs africains, qui se sont lancés depuis une quinzaine d’années dans la diversification des sources d’approvisionnement et des partenariats économiques, a-t-il conclu.
Le séminaire, co-organisé par le Centre d’études d’intégration et de développement (CINDES), think tank basé à Rio de Janeiro, et OCP Policy Center, basé à Rabat, avec le soutien du Centre brésilien pour les relations internationales (CEBRI) et la Fédération nationale de l’industrie (CNI), a été ponctué par une série de panels traitant de thèmes variés, notamment « les défis à relever par l’Afrique », « l’actualisation des stratégies du Brésil envers le continent noir », « les relations Maroc-Brésil » et « les stratégies à mettre en œuvre pour les approfondir davantage ».
Les intervenants à ces différents panels ont souligné l’importance d’intégrer le Maroc comme partenaire stratégique du Brésil en Afrique, de même qu’ils ont relevé plusieurs défis communs liés notamment à l’éducation, l’urbanisme, la sécurité alimentaire, l’intégration régionale et le changement climatique.