Energie verte : L’Union européenne à la conquête du marché marocain
Par Bachir Abdellah
Dans le cadre de la transition énergétique et de la protection du climat, de nombreux pays de l’UE reconnaissent leur besoin en énergies renouvelables et qu’ils ne peuvent pas les couvrir avec leurs propres ressources locales. Le passage du gaz naturel à l’hydrogène pour le seul secteur industriel oblige à rechercher également des sources. En visite au Maroc, La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen s’attaquera-t-elle à ce sujet ?
« Le Maroc est un pays avec lequel nous avons construit un partenariat stratégique, étroit et solide », a souligné Mme von der Leyen, lors d’un point de presse conjoint avec le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch à l’issue de leurs entretiens, mettant en avant les liens « historiques » unissant les deux parties.
La visite de la présidente de la présidente de la Commission Européenne, intervient dans une dynamique où le Maroc accélère sa transition énergétique et file tout droit vers l’hydrogène vert.
Pendant ce temps, des pays comme la France veulent s’appuyer sur le nucléaire pour atteindre les objectifs climatiques et que l’Allemagne souhaite voir le gaz naturel classé comme respectueux du climat dans la nouvelle taxonomie de l’UE. Face à cette nouvelle politique des pays de l’Union européenne, le Maroc se propose comme site de production d’hydrogène vert.
Avec sa nouvelle feuille de route, le Maroc est considéré comme un pionnier dans la conversion de sa propre industrie énergétique vers les énergies renouvelables. Dans les prochaines années, plus de 50% des besoins énergétiques marocains seront couverts par l’éolien et le solaire.
Ainsi, le Maroc offre d’excellentes conditions-cadres pour la production d’hydrogène. De cette manière, de vastes zones peuvent être mises à disposition pour des parcs éoliens et solaires à faible coût, et avec l’aide d’une côte de plus de 3 500 km de long, l’eau gratuite est disponible en quantités pratiquement illimitées.
Aujourd’hui, le pays est politiquement stable et l’infrastructure s’est énormément améliorée au cours des 20 dernières années.
Pour plus d’attractivités, le Maroc prévoit la construction de ports dans la région de Nador et Dahkla. Néanmoins, l’attractivité du Maroc n’est pas seulement perçue par les Européens, de nouveaux concurrents se mettent déjà en place sur le marché en l’occurrence les Américains, mais surtout la Grande-Bretagne, qui a déjà commencé la mise en place du câble électrique sous-marin le plus long du monde, qui doit relier un parc éolien au Maroc à la côte britannique.
Face à ces enjeux, la visite d’Ursula von der Leyen peut sonner comme une prospection de l’UE sur le marché marocains.