Les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre la lutte au Mali, selon la France
Les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre la lutte contre les militants islamistes au Mali et le président Emmanuel Macron a demandé la réorganisation des troupes françaises dans la région, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
« Si les conditions ne sont plus réunies pour que nous puissions agir au Mali, ce qui est clairement le cas, alors nous continuerons à combattre le terrorisme à côté avec les pays du Sahel, qui », a déclaré Le Drian à France 5.
La France envisage de retirer ses troupes du Mali, mais adapter sa stratégie pour empêcher le militantisme islamiste de se propager vers le sud pourrait s’avérer complexe et contribuer à l’incertitude dans la région.
Un retrait français signifierait que le groupe de travail des forces spéciales européennes Takuba partirait également avec des diplomates affirmant que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques pour rester devenaient de plus en plus difficiles.
Les ministres des Affaires étrangères et les hauts diplomates occidentaux ont eu des entretiens serrés sur la future présence de leurs pays combattant les militants islamistes au Mali lundi après trois semaines de consultations dans un contexte de détérioration des relations entre le Mali et la France, la principale puissance militaire étrangère dans la région du Sahel.
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Deux sources diplomatiques européennes et une africaine ont déclaré que les dirigeants régionaux et internationaux se réuniraient mercredi pour un dîner à Paris pour discuter avec le président Macron avant un sommet UE-Afrique jeudi. La présidence française n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
« Le président veut que nous nous réorganisions. Nous n’y allons pas, mais nous allons nous réorganiser pour assurer la poursuite de la lutte contre le terrorisme« , a déclaré Le Drian.
Trois sources diplomatiques ont déclaré que l’annonce d’un retrait du Mali serait faite cette semaine.
Un projet de document vu par Reuters, distribué aux pays impliqués au Mali et qui n’a pas encore été approuvé, indique que la France et ses partenaires de Takuba avaient convenu de coordonner le retrait de leurs ressources militaires du territoire malien.
On ne sait pas ce qu’il adviendra des troupes qui se retirent du Mali. La France a déjà réduit ses troupes au Sahel dans le but de réduire les effectifs d’environ 5 000 à 2 500-3 000 d’ici 2023. Environ la moitié de ses forces sont basées au Mali, donc Paris devrait décider où les placer et maintenir l’efficacité opérationnelle.
La mission Takuba compte environ 600 à 900 hommes dont 40% de Français et comprend des équipes médicales et logistiques. Il s’agissait plutôt d’une force symbolique accompagnant les troupes locales.
Peu de diplomates pensent qu’il peut survivre à un retrait du Mali, mais Paris espère convaincre ses alliés de soutenir les pays du golfe de Guinée, notamment la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et le Ghana, où l’on craint que le militantisme ne se propage en raison de la porosité des frontières.
Avec Agence