Déficit du personnel sanitaire : Des incitations fiscales en vue pour attirer médecins et investisseurs
La Rédaction
Face aux effets de la pandémie qui aura révélé les défaillances du système sanitaire de plusieurs pays, le ministre de la Santé projette la baisse des exigences de formation médicale en raison de la pénurie de personnel de santé. Et pour mieux faire face à ce déficit de plus en plus chronique, Aït Taleb veut favoriser des incitations fiscales pour attirer les médecins et les investisseurs étrangers dans le secteur de la santé.
Le ministère a décidé de raccourcir la durée des études universitaires en médecine, pharmacie et dentisterie de sept à six ans, a annoncé le ministre de l’Enseignement supérieur Abdellatif Miraoui. La mesure vise à pouvoir combler plus rapidement la pénurie de personnel soignant. Cette mesure va entrer dans le cadre de la nouvelle repose sur quatre piliers essentiels : plus et un meilleur personnel de santé, de meilleures institutions régionales de santé, l’approbation d’un nouvel organe administratif et le développement des installations TIC.
Soumis par la forte demande causée par la pandémie, les hôpitaux marocains font face à une grave pénurie de 32 000 médecins et 65 000 infirmiers. Selon le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, seuls 1 200 médecins s’inscrivent chaque année et il est difficile de répondre à la demande croissante. Au rythme actuel, cela pourrait prendre jusqu’à 25 ans pour combler le manque à gagner.
En décembre 2021, lors de la session de questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de la santé a expliqué que le système de santé souffre depuis longtemps de lacunes. Il faudra donc du temps avant que le « problème hérité » ne soit résolu, malgré les réformes annoncées.
Selon le ministre, seuls 1 200 médecins s’ajoutent chaque année et il est difficile de répondre à la demande croissante. Pour Ait Taleb, la nouvelle politique se caractérise par l’intégration entre les cliniques privées et le secteur public.
Pour faire face à la pénurie aiguë, il a promis une augmentation du salaire du personnel médical. Le ministre de la santé souhaite également créer une série d’incitations fiscales pour attirer les médecins et les investisseurs étrangers dans le secteur de la santé. La mesure devrait également encourager les médecins marocains à continuer à travailler dans le secteur public.
En outre, les travailleurs de la santé dans les régions en sous-effectif, connues sous le nom de « déserts médicaux », recevront des aides de l’État ou des incitations fiscales, a confirmé Ait Taleb.
Sur la question des réformes, Ait Taleb avait annoncé qu’elle investirait plus pour retenir et attirer les talents dans le secteur de la santé. Il veut amender les lois qui font actuellement obstacle au recrutement de médecins étrangers au Maroc. En modernisant les infrastructures de santé et en fournissant des équipements biomédicaux de qualité. Le ministre vise plus en incitant les professionnels de la santé marocains résidant à l’étranger à revenir dans leur pays et à s’y installer durablement.
Pour soutenir les institutions régionales de santé, le ministère de la Santé mettra en œuvre des programmes médicaux régionaux, rénovera et équipera mieux les bâtiments, obligera les hôpitaux à respecter les procédures de traitement et ouvrira des cliniques aux investisseurs étrangers.
Un nouveau conseil doit mieux superviser la réglementation et le contrôle du travail des acteurs impliqués tels que les directeurs d’hôpitaux et les médecins. L’organisme devrait également renforcer la gouvernance hospitalière et la planification territoriale de l’hôpital.
Un nouveau système TIC devrait permettre d’utiliser toutes les données de base de l’écosystème de la santé, y compris celles du secteur privé. Le dossier médical partagé du patient doit conduire à un meilleur système de coordination, de service et de facturation.
Beaucoup de travail doit être fait avant que cela n’arrive, dit le ministre. Les textes législatifs doivent être amendés et les décrets d’application pertinents révisés.