Approvisionnement de gaz en Espagne : Les Etats-Unis écartent l’Algérie
Les États-Unis écartent l’Algérie en tant que premier fournisseur de gaz de l’Espagne, le Nigeria en passe de prendre la part de marché de l’Algérie.
Les États-Unis ont exporté plus de gaz vers l’Espagne que l’Algérie depuis le début de l’année alors que de nouveaux acteurs cherchent à s’implanter sur le marché gazier espagnol.
Les autorités espagnoles se sont souvent plaintes de l’insuffisance du débit de gaz via le gazoduc Medgaz, qui ne pouvait pas correspondre au montant que le marché espagnol recevait via le gazoduc Maghreb-Europe qui traversait le Maroc jusqu’à ce qu’il soit unilatéralement arrêté par Alger en octobre dernier.
Selon « the Corner », citant les statistiques d’Enagas, une société qui gère l’approvisionnement et le réseau de gaz espagnols, l’Espagne a importé pour 37 000 Gwh de gaz au cours des deux premiers mois de cette année.
Les États-Unis ont fourni 12,5 Gwh, soit 32 % de la part de marché espagnole du gaz, loin devant l’Algérie avec seulement 23,2 % soit 8,8 Gwh.
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Le Nigeria a fourni 21% des besoins en gaz de l’Espagne, menaçant de grignoter davantage la part de marché de l’Algérie.
Selon des analystes, la baisse des exportations de gaz algérien est en grande partie à blâmer pour le manque de vision des dirigeants algériens après l’arrêt unilatéral d’un gazoduc d’une capacité de 13 milliards de mètres cubes de gaz.
Le gazoduc Medgaz fonctionnait déjà à pleine capacité de 8 milliards de mètres cubes par an lorsque la décision d’arrêter le gazoduc Maghreb-Europe a été annoncée.
Par ailleurs, l’utilisation d’un seul gazoduc expose les exportations algériennes à un risque de rupture en cas de panne ou de réparation du gazoduc, suscitant encore des craintes en Espagne quant à la fiabilité de l’Algérie en tant que fournisseur stable de gaz.
La guerre en Ukraine a mis à rude épreuve le marché international du gaz, l’Espagne cherchant à diversifier ses fournisseurs de gaz.
En mai 2017, l’Oxford Institute for Energy Studies a publié un rapport intitulé Algerian Gas: Troubling Trends, Troubled Policies. Le document pointe du doigt l’épuisement du gaz algérien et la baisse des capacités d’exportation.
« L’Algérie n’aurait plus que 15 milliards de mètres cubes par an à exporter d’ici 2030. Dans des scénarios de production plus faible ou de forte demande, elle cessera d’exporter tous ensemble, important donc du gaz au-delà d’un tel point », indique la source.