Le gouvernement compte mettre en place une commission nationale de coordination et d’évaluation des politiques publiques
Le gouvernement compte mettre une place une commission nationale chargée de la coordination et de l’évaluation des politiques publiques, a annoncé, mardi à Rabat, le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani.
Dans une réponse à une question orale sur « la transversalité des politiques publiques et son impact sur les stratégies sectorielles » lors de la séance mensuelle consacrée à la politique publique à la Chambre des Conseillers, M. El Othmani a expliqué que la nouvelle commission inter-ministérielle sera présidée par le chef du gouvernement en tant que président de l’administration et le responsable de la transversalité de ses programmes. Cette commission sera ainsi chargée de coordonner les politiques publiques en vue d’assurer leur cohérence et leur complémentarité, tout en développant les outils nécessaires pour évaluer leur efficacité et impact sur le citoyen, et ce en droite ligne avec les Hautes Instructions royales, les engagements du gouvernement et les recommandations des premières assises nationales sur la gouvernance tenues en 2013.
Cette commission est de nature à mettre à la disposition du gouvernement un mécanisme unifié et efficace pour assurer la bonne gestion des politiques publiques dans le but d’améliorer leur coordination et booster leur efficacité et impact sur le citoyen, a poursuivi le chef du gouvernement, notant que cette commission s’assigne également pour objectif le développement de l’auto-évaluation, l’intégration de la fonction de l’évaluation dans le processus de la planification stratégique, outre le développement et l’unification des méthodes d’évaluation des politiques publiques.
Dans cette même veine, M. El Othmani a relevé que le gouvernement entend par ailleurs lancer un système informatique intégré dédié au suivi et à l’évaluation des politiques publiques afin de renforcer ladite commission.
Dans ce sens, M. El Othmani a expliqué que ce projet vise à équiper le gouvernement d’un mécanisme avancé permettant d’apprécier le niveau de réalisation par rapport aux objectifs tracés dans les différents secteurs et de mesurer le niveau de cohérence et de complémentarité des stratégies et programmes.
Le chef du gouvernement a rappelé que le Maroc a adopté une nouvelle approche de développement se basant sur la planification stratégique, et ce à travers la préparation et la mise en œuvre de plusieurs stratégies et programmes sectoriels visant, en premier lieu, à promouvoir l’investissement national et étranger pour la création de richesses et d’opportunités d’emplois dans les différents secteurs, ainsi qu’à améliorer les conditions de vie de la population et l’accès aux services sociaux.
A cette même occasion, M. El Othmani a souligné l’importance de la transversalité des interventions des institutions publiques au niveau stratégique, sectoriel et territorial, aussi bien au cours de la planification que de l’exécution, mettant l’accent sur la proposition des procédures et mesures pratiques à même de favoriser la cohérence entre les différentes stratégies et programmes.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, déploré que la transversalité des politiques publiques souffre toujours de plusieurs dysfonctionnements, notamment la faible rentabilité des investissements publics et leur impact économique et social limité, et ce en dépit de leur volume important.
Il a aussi pointé du doigt l’absence d’interaction positive face aux requêtes des citoyens, mettant en cause l’absence d’une transversalité des interventions de l’Etat dans les domaines vitaux et la multiplicité des stratégies, plans sectoriels et des commissions inter-ministérielles.