Le manque de moyens matériels, financiers et humains parmi les contraintes entravant le RAMED
Le manque en matière d’infrastructures et d’équipements médicaux, de financement et de ressources humaines figure parmi les contraintes limitant l’efficacité du RAMED, a affirmé, jeudi à Rabat, le ministre de la Santé, M. El Houcine El Ouardi.
Lors d’une réunion tenue par la Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants, sur « Le manque des ressources humaines dans le secteur de la santé et l’évaluation de la situation actuelle du RAMED », M. El Ouardi a souligné que plusieurs régions, notamment les zones enclavées, connaissent un manque en services de santé, vu l’insuffisance et la mauvaise répartition des cadres médicaux et paramédicaux et des dispensaires.
Il a, dans ce sens, noté que le manque enregistré au niveau des ressources humaines constitue l’une des entraves majeures limitant l’efficacité du système de la santé au Maroc, rappelant que le Royaume compte en moyenne 1,5 professionnel de santé pour 1.000 habitants, alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande 4,5 professionnels/1.000 habitants.
M. El Ouardi a, par ailleurs, indiqué que 52% des médecins sont répartis entre les villes de Rabat, Casablanca, El Jadida et Kénitra, tandis que le nombre d’infirmiers concentrés dans ces villes représente 32% , soulignant que bon nombre de cadres médicaux préfèrent le secteur privé, vu son attractivité.
De même, les subventions réservées au RAMED restent insuffisantes et ne répondent pas au nombre très élevé des bénéficiaires (environ 11,5 millions), a regretté M. El Ouardi, sachant que les premières prévisions ne tablaient que sur 8,5 millions bénéficiaires.
Dans ce cadre, M. El Ouardi a indiqué que les dysfonctionnements relatifs à la gestion et à la gouvernance sont liés, notamment, au cumul des prestations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et du RAMED et à la détention de plus d’une carte RAMED par un même bénéficiaire, faisant savoir que le ministère œuvre pour pallier à cette situation, en mettant en place un système informatique intégré et décentralisé, en coopération avec le ministère de l’intérieur et l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM), et en créant une instance régulatrice indépendante du RAMED, sous contrôle public.
Il a, également, mis l’accent sur les efforts continus déployés par le gouvernement pour faire face à ces contraintes, notamment à travers l’augmentation des postes budgétaires consacrés au ministère de la Santé, la signature d’accords de partenariats avec le secteur privé et la mise en place d’un système de formation, destiné particulièrement au profit des infirmiers.
Malgré les dysfonctionnements enregistrés, le RAMED a contribué à l’augmentation du panier de soins, que ce soit dans son volet relatif au service de prévention ou de traitement, y compris la prise en charge du cancer et des opérations de transplantation du cœur et du foie, s’est-il félicité.
Les différentes interventions des membres de la Commission parlementaire ont déploré le manque de personnel médical (médecins, infirmiers) et les carences de la gouvernance et de la gestion du secteur, soulignant que la mise à niveau du RAMED est un projet sociétal, qui passe essentiellement à travers l’instauration d’une gouvernance efficace, un financement suffisant et une diversification du panier de soins, d’où la nécessité, selon eux, de la contribution du fonds de la cohésion sociale et des collectivités territoriales.