Immigration clandestine: plus de 3000 décès enregistrés sur les routes maritimes en 2021
Plus de 3 000 réfugiés, migrants et demandeurs d’asile sont morts ou ont disparu l’année dernière alors qu’ils tentaient d’atteindre l’Europe via les routes maritimes de la Méditerranée et de l’Atlantique, a révélé vendredi un rapport de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, faisant état du bilan le plus élevé de ces dernières années.
Des milliers d’Africains entreprennent chaque année de longs et périlleux voyages vers l’Europe, traversant souvent le désert du Sahara et quittant les côtes nord-africaines sur de petits bateaux gonflables, fuyant les difficultés ou cherchant une vie meilleure. L’année dernière, le HCR a signalé 3 077 personnes mortes ou disparues, soit près du double du bilan de 2020.
« Nous voyons les augmentations monter en flèche », a déclaré Shabia Mantoo du HCR lors d’un point de presse à Genève. « C’est alarmant. », d’ailleurs le HCR a commencé à publier des bilans consolidés en 2019 et le nombre de vies perdues a augmenté chaque année, selon Reuters.
En 2022, 553 personnes sont mortes ou portées disparues et, conformément aux années précédentes, la plupart sont décédées sur la route de la Méditerranée centrale, rapporté par Reuters.
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Les bilans n’incluent pas ceux qui ont été perdus le long des routes terrestres, comme à travers le désert du Sahara, ni ceux qui ont été perdus dans des centres de détention gérés par des passeurs où des survivants ont signalé des violences sexuelles, des mariages et du travail forcés.
Les morts et les disparus provenaient de divers pays d’Afrique du Nord et d’Afrique subsaharienne, dont la Tunisie, le Maroc, le Mali, la Guinée, l’Érythrée, l’Égypte, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ainsi que l’Iran, la Syrie et l’Afghanistan, a déclaré Mantoo.
« Nous avons insisté sur le fait qu’il doit y avoir une action humanitaire et de développement qui doit être renforcée pour s’attaquer à ces moteurs qui forcent les gens à se déplacer en premier lieu », a-t-elle ajouté.
Elle a également réitéré ses inquiétudes concernant les refoulements, à la suite de la publication d’un rapport du bureau des droits de l’homme de l’ONU l’année dernière, selon lequel l’Union européenne est en partie responsable des décès en Méditerranée en raison d’appels de détresse sans réponse et de l’obstruction des efforts de sauvetage humanitaire.