La justice malienne convoque le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian
Jean-Yves Le Drian est attendu le 20 juin au palais de justice du tribunal de grande instance de la commune du III de Bamako pour être entendu dans une affaire de passation d’un marché public de fabrication de passeports maliens. Une affaire qui remonte à 2015. Dans cette affaire, son fils, Thomas, serait directement lié. Côté français, on dénonce une « énième provocation », Bamako parle d’une affaire concernant la justice.
La convocation date du 20 avril, mais est massivement diffusée sur les réseaux sociaux. Tout le monde garde en tête les mots peu diplomates de Le Drian à l’encontre des autorités maliennes suite à la décision de Bamako de mettre fin à l’opération Barkhane.
A l’époque, les mots du ministre français des Affaires étrangères étaient vus du côté de Bamako comme un « manque de respect », voire une condescendance de l’ancien colon.
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Si le titre de chef de la diplomatie française est écorché, Jean-Yves Le Drian est néanmoins convoqué le 20 juin à 8 heures par la justice malienne « pour des affaires le concernant ». Lui et son fils Thomas, dont le nom est également mentionné, sont soupçonnés de « dégradations de biens publics et autres délits aux frais de l’Etat du Mali ».
A l’origine de cette convocation, une plainte de l’association malienne Maliko pour des faits datant de 2015. Maliko accuse Jean-Yves Le Drian, alors ministre français de la Défense, d’avoir « profité de sa position pour tordre le bras à IBK », alors président du Mali, si bien qu’Oberthur, une société bretonne désormais appelée Idemia, obtient le marché de la fabrication des passeports maliens, en remplacement d’une société canadienne.
L’an dernier, le magazine Jeune Afrique avait publié une enquête illustrant les efforts en ce sens de Jean-Yves Le Drian, très engagé pour sa région, la Bretagne, sans révéler d’actes illégaux. L’association Maliko estime que « les règles et procédures maliennes ont été allègrement bafouées ».
Une source diplomatique française a indiqué à RFI que l’ambassade de France n’avait pas été officiellement saisie, et a dénoncé une « énième provocation destinée à remettre une pièce dans la machine ».