Secteur de l’eau: Appel à plus d’implication du secteur privé (CGEM)
Le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a mis en exergue les efforts du Maroc pour faire face aux défis de l’eau, appelant à plus d’implication de toutes les parties prenantes, le secteur privé en particulier.
“Le Maroc a connu des évolutions positives et importantes, sur les plans juridique, institutionnel permettant de mieux appréhender la question de l’eau”, a-t-il souligné, vendredi à Marrakech, à l’ouverture du Business Dialogue sur l’eau, placé sous le thème “la gestion des risques des ressources en eau, au service du développement local et des partenariats publics-privés ”.
Le Royaume est en effet situé dans une région parmi les plus impactées par les effets délétères des changements climatiques et l’eau est le principal secteur impacté, a-t-il dit, ajoutant que cela se manifeste par une raréfaction des ressources hydriques, par l’accentuation des phénomènes climatiques extrêmes, par une succession de périodes de sécheresse et par une répartition disparate de la pluviométrie entre les régions.
Pour faire face à ces défis, M. Alj a souligné l’impératif d’agir ensemble en opérant en urgence des choix et des décisions stratégiques. “Il s’agit d’une responsabilité partagée”, a-t-il dit, saluant les actions ambitieuses qui ont été entreprises dans ce sens, notamment les mesures d’urgence adoptées par le ministère de l’Équipement et de l’Eau pour réduire les risques liés à la sécheresse.
Le Patron des patrons a également préconisé l’utilisation des eaux non conventionnelles par un développement plus important de nouvelles solutions pour la mobilisation des ressources hydriques par le biais notamment de technologies de dessalement d’eau de mer durables utilisant les énergies renouvelables, mais également la réutilisation des eaux usées traitées.
Il s’agit aussi de la création d’un cadre réglementaire pour l’efficacité hydrique à l’image de ce qui a été réalisé pour l’efficacité énergétique, en engageant un effort de définition de ce concept, sa standardisation au niveau national, et une réglementation qui lui soit dédiée afin de pousser à l’optimisation de l’usage de cette ressource, a poursuivi M. Alj.
Et de préciser: “Tout ceci peut être atteint moyennant une gouvernance du secteur de l’eau assurant l’implication en amont du secteur privé et des autres parties prenantes dans les politiques de planification, ou encore le recours à des modes de financement innovants grâce au partenariat public-privé ou à l’investissement purement privé pour certains projets”.
Il a par ailleurs fait observer que dans un pays où l’agriculture occupe une place prépondérante, des solutions pour un usage optimisé de l’eau se développent de manière considérable à travers l’agritech et la water-tech.
Et d’ajouter que des technologies innovantes se multiplient également, depuis plusieurs années déjà, dans l’accompagnement des industries pour une meilleure efficacité et efficience hydrique, le dimensionnement et l’installation de stations d’épuration des eaux usées.
M. Alj a, en outre, fait savoir que le livre bleu édité par la Coalition Marocaine pour l’eau contient plusieurs recommandations pertinentes et opérationnelles, fruit de contribution des différents acteurs de l’eau : public, privé, société civile et monde de la science.
De son côté, Houria Tazi Sadeq, présidente de la Coalition Marocaine pour l’eau (COALMA), a indiqué que “le Maroc a toujours eu pleine conscience de la valeur de l’eau”, faisant observer que la question de l’eau constitue une clé de développement et un “rassembleur d’intérêt général”.
Mme Sadeq a également mis en exergue les défis de taille auxquels fait face le secteur, notant que ceux-ci exigent des mesures adéquates à même de réduire les risques liés particulièrement à la sécheresse.
“Nous sommes dans un monde globalisé et soumis à des contraintes et des limites”, a-t-elle dit, faisant remarquer que la compétitivité passe par une réorientation vers des méthodes et solutions nouvelles.
Initiée conjointement par la CGEM et la COALMA, cette deuxième édition du Business Dialogue sur l’eau réunit les parties prenantes marocaines et internationales publiques et privées afin de partager leurs retours d’expérience, d’échanger autour des opportunités d’affaires et de permettre aux différents acteurs de contribuer à la réflexion sur la gestion des risques des ressources en eau, en particulier au niveau les territoires.