Algérie: Mohamed Sefraoui peint un tableau sombre de la gouvernance politique
Le journaliste, écrivain et réalisateur franco-algérien Mohamed Sifaoui, auteur de plusieurs reportages concernent principalement des infiltrations dans des milieux dangereux, islamistes ou liés au crime organisé, a publié hier soir un « post » sur son compte Facebook une tribune acerbe sur son pays d’origine l’Algérie, dans laquelle il dresse le constat d’une Algérie « corrompue, sale et où la mauvaise gouvernance est la règle ».
Partant d’une information selon laquelle les billets d’avion à destination de l’Algérie sont « hors de prix », Sifaoui interroge ses concitoyens sur l’utilité de se rendre dans leur pays d’origine. « Pourquoi se rendre dans un pays où les gouvernants font tout pour dissuader leurs propres ressortissants de s’y rendre ? Je ne sais pas si les Algériens se rendent compte de cette humiliation. Leur faire payer des billets plus chers que s’ils allaient à New York ou à Montréal ». Selon lui, il ne sert à rien de payer des billets aussi cher, si c’est pour « subir service médiocre, leur morgue, leur insupportable arrogance, leur incompétence pour atterrir in fine dans un aéroport digne de celui d’États dictatoriaux où douaniers, policiers, sécurité militaire sont là, comme des hyènes, cherchant des proies éventuelles. »
Le journaliste dresse un amer constat de son pays d’origine : « Rendez-vous compte à moins de vouloir nier l’évidence que l’Algérie est foutue. Ce n’est rien d’autre qu’un dessin sur une carte géographique. C’est un pays qui vivote grâce à sa manne pétrolière mais qui n’a plus rien d’autre. Ni économie, ni culture, ni musique, ni système de santé, ni système éducatif, ni inventivité, ni créativité. Ni même de sport. Même cet autre opium du peuple est assuré par des jeunes formés dans les stades étrangers. Car l’Algérie ne forme plus rien, elle déforme. »
Enfin, il déplore un « régime brutal. Né dans la brutalité. Ce régime qui a gouverné dans la brutalité tuant ses propres enfants. Ce pouvoir qui continue de spolier les Algériens dans la brutalité. »