Concurrencés par le covoiturage, le nombre de taxis est passé à plus de 77 000
Impacté tour à tour par la pandémie du coronavirus et le maintenant la guerre en Ukraine, le nombre de taxis au Maroc ne cesse de croître et est aujourd’hui passé à 77 100 grands et petits taxis, hormis les covoiturages, qui pour les taximen marocains qui 150 000 chauffeurs professionnels, les considèrent comme une concurrence déloyale, car n’ayant aucune autorisation à servir. Cette situation conduit souvent à des heurts entre chauffeurs.
Le pays compte 44.600 petits et 32.500 grands taxis, a indiqué lundi le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit lors d’une séance de questions orales à la Chambre des représentants. Laftit a révélé que les subventions gouvernementales lancées en 2013 ont contribué au renouvellement de 56 000 taxis.
Le ministre a dévoilé lundi un plan d’action pour développer le secteur. Laftit veut régulariser l’industrie du taxi et professionnaliser le service. Il a évoqué, entre autres, les nouvelles conditions de la licence de taxi et les formations obligatoires pour les chauffeurs de taxi.
Pour avoir une meilleure vue d’ensemble du nombre de licences de taxi actives et de chauffeurs de taxi, de nouvelles réglementations ont récemment été élaborées pour garantir que les licences non utilisées deviennent invalides.
Il deviendra également plus difficile pour les titulaires de permis actifs de demander un nouveau permis et le nombre de conducteurs par permis sera limité.
De plus, le durcissement des conditions de demande de nouvelles autorisations devrait stopper la prolifération des autorisations de taxi.
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Secoués par le covoiturage
Depuis leur apparition au Maroc, les applications de covoiturage ont connu des tensions importantes avec les chauffeurs de taxi dans tout le pays.
Dans plusieurs villes les autorités ont décidé d’interdire les applications de covoiturage qui concurrencent les taxis classiques. Des fois des tensions montent entre concurrents.
Des applications comme In Driver, Uber ou Careem permettent de héler un chauffeur là où ils se trouvent comme moyen de transport dans la ville, mais elles font débat parmi les professionnels du transport depuis leur émergence au Maroc. Cette situation a fait naître des comités syndicaux représentant les intérêts des chauffeurs de taxi dans plusieurs villes ont exprimé des plaintes concernant les applications de covoiturage, affirmant qu’ils n’avaient pas les licences et les qualifications nécessaires pour effectuer le travail.
« Ces pratiques sont contraires à la loi et ont un impact négatif sur le processus normal de ce secteur hautement réglementé’, indique le mémo publié en avril 2022 par les autorités de Meknès. « Il s’agit en outre d’une concurrence non réglementée qui pourrait nuire collatéralement aux principes d’égalité des citoyens. »
Le gouverneur de la ville de Meknès a appelé les autorités compétentes à intervenir pour mettre fin à la pratique et punir de manière appropriée les contrevenants.
Les tensions sont vives entre les chauffeurs de taxi au Maroc et les travailleurs des applications de covoiturage depuis leur apparition dans le pays, les premiers dénonçant une concurrence déloyale et critiquant les sociétés de covoiturage pour le manque de surveillance réglementaire.
Au fil des ans, des entreprises comme Careem ont tenté de conclure des accords avec les chauffeurs de taxi pour intégrer leurs services dans les applications ou atteindre un état où ils peuvent tous les deux coexister, mais les tensions ont tendance à remonter.
Uber, par exemple, avait suspendu ses services au Maroc en février 2018, mais a depuis racheté Careem, ce qui signifie qu’il est toujours présent dans le pays.
Ces tensions ne sont pas exclusives au Maroc, car l’apparition de ces applications dans la plupart des autres pays en développement a déclenché des désaccords avec les industries de transport déjà établies et organisées.