L’Espagne intéressée par le projet de gazoduc Maroc-Nigéria
L’Espagne et le Nigeria ont convenu cette semaine d’élargir leur coopération énergétique.
Les gouvernements des deux pays l’ont déclaré dans un communiqué après des entretiens entre le président espagnol Pedro Sanchez et son homologue nigérian Muhammadu Buhari.
S’adressant à Buhari, Sanchez a souligné l’engagement de Madrid à conclure des accords énergétiques qui « garantissent un approvisionnement stable, sur une base durable ».
L’intérêt de Madrid pour la capacité de production de combustibles fossiles du Nigeria a été alimenté par le conflit en Ukraine. Le pays du sud de l’Europe veut être moins dépendant du gaz russe et a récemment pris contact avec le Qatar, riche en gaz.
Dans le domaine économique et commercial, un Memorandum of Understanding (MoU) a été signé pour « promouvoir, soutenir et faciliter » la coopération dans les domaines suivants : agriculture et agro-technologies, énergies renouvelables, technologies environnementales et propres, fabrication de pointe et industrie 4.0 , tourisme durable, économie numérique et innovation. Dans chacun d’eux, la pertinence des investissements privés est reconnue lorsqu’il s’agit de contribuer à la création d’emplois et à un développement technologique durable et inclusif.
De même, les deux pays ont confirmé leur volonté de renforcer l’approvisionnement énergétique, à un moment de pression internationale particulière sur les marchés de l’énergie en raison du contexte de guerre actuel.
Le rapprochement hispano-nigérian intervient alors que le gouvernement nigérian a approuvé la construction d’un gazoduc reliant le Nigeria au Maroc.
Le gazoduc permet d’acheminer du gaz vers 15 pays d’Afrique de l’Ouest et via le Maroc vers l’Espagne et le reste de l’Europe. Cependant, le projet en est encore à la phase de planification et de conception technique. Le Maroc et le Nigeria sont toujours à la recherche de financements.
Le gazoduc Nigéria-Maroc est une extension du gazoduc ouest-africain (WAGP) existant reliant le Nigéria, le Bénin, le Togo et le Ghana. Le méga projet doit devenir l’un des plus longs pipelines offshores du monde, mesurant environ 7 000 km.
Le prestigieux projet est une initiative du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari. L’accord de coopération a été signé en mai 2017 et vise à soutenir l’autonomie énergétique de la région.
Le Nigeria, membre de l’OPEP, possède d’énormes réserves de gaz, les premières en Afrique et les septièmes au monde. Le transport du gaz nigérian vers l’Afrique du Nord suscite depuis longtemps beaucoup d’intérêt. L’Algérie a eu des pourparlers en 2002 sur un projet de pipeline similaire devant traverser la région du Sahel.