Albares réitère la volonté de l’Espagne de défendre ses intérêts vis-à-vis de l’Algérie
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a déclaré jeudi aux journalistes que le gouvernement espagnol « défendrait fermement » ses intérêts nationaux à la lumière de la décision de l’Algérie de mettre fin à un traité d’amitié et de coopération vieux de 20 ans.
« Nous analysons les implications et les conséquences nationales et européennes de cette mesure de manière calme et constructive, mais aussi avec fermeté dans la défense de l’Espagne et des intérêts des Espagnols et des entreprises espagnoles », a déclaré Albares aux journalistes de son pays.
Mercredi, le gouvernement espagnol a déclaré qu’il regrettait la décision de l’Algérie de suspendre le traité de coopération, renforçant les tensions après que Madrid a pris position en faveur du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara.
« Le gouvernement espagnol considère l’Algérie comme un pays voisin ami et réaffirme qu’il est tout à fait prêt à maintenir et à développer la relation de coopération spéciale entre nos deux pays, dans l’intérêt des deux peuples », a déclaré un communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères, repris par l’agence de presse espagnole EFE.
Le traité de coopération prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays dans les domaines de l’économie, des finances, de l’éducation et de la défense.
Mercredi, l’Algérie a décidé de procéder à « la suspension immédiate du Traité d’amitié, de voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne et qui régissait jusqu’à présent le développement des relations entre les deux pays ».
Suite à la suspension du traité, l’Algérie a également ordonné à ses banques de suspendre le traitement de toutes les opérations d’importation et d’exportation avec l’Espagne, en représailles à la décision souveraine de l’Espagne à l’appui de la souveraineté du Maroc sur la région du Sahara.
La récente escalade algérienne est intervenue après que le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a défendu mercredi devant les députés espagnols, la décision de son pays de soutenir le plan d’autonomie du Maroc comme la solution la plus sérieuse, la plus crédible et la plus réaliste au différend sur la région du Sahara.
Pedro Sánchez a défendu mercredi, le changement de politique de son gouvernement sur la souveraineté du Sahara, insistant sur le fait qu’il avait amélioré ses relations avec le Maroc.
Lire aussi: Suspension par Alger d’un traité avec Madrid : À Bruxelles on dénonce un nouvel acte de chantage algérien
Le chef du gouvernement a rappelé au Parlement espagnol qu’un récent pacte entre Madrid et Rabat pour régler un différend diplomatique était important et nécessitait un compromis.
Cependant Sanchez est revenu sur le sensible sujet des enclaves Sebta et Melilla. « Nous n’acceptons pas de parler de Sebta et Melilla comme villes occupées parce qu’elles sont un territoire espagnol, européen, internationalement reconnu », a déclaré le Premier ministre.
« Mais nous devons aussi comprendre que le Maroc mérite la même considération lorsque nous parlons des questions qui le concernent. »
Sánchez a réitéré son soutien à une proposition marocaine visant à résoudre le conflit en offrant au Sahara un certain degré d’autonomie.
Sanchez a déclaré que le soutien au plan d’autonomie du Maroc était une position souveraine de l’État espagnol et que le renforcement des liens plus étroits avec le Maroc était un choix stratégique bien pensé.
L’Algérie a déjà retiré son ambassadeur d’Espagne en mars après le changement de politique de Madrid en faveur de l’intégrité territoriale du Maroc.
Il a également agité la carte du gaz dans un chantage contre l’Espagne et menacé de réduire les approvisionnements en gaz et d’augmenter les prix en raison du rapprochement de l’Espagne avec le Maroc. Malheureusement pour Alger cette dernière coup de pression n’a pas marché puis que les Etats-Unis par le biais du fonds d’investissement Blackrock ont décidé de ne plus financer le projet den gazoduc qui devrait relier l’Algérie à L’Espagne.