Ban Ki-moon à Tindouf : les logomachies de la presse algérienne
Par la Mauritanie et les camps de séquestrés sahraouis à Tindouf – et non des « réfugiés » comme les propagandistes algériens croyaient l’écrire- Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies a entamé ce samedi la première partie sa visite dans la région. La controverse inspirée d’une rédhibitoire mauvaise foi de la presse algérienne, « voix de son maître » devrait donc s’arrêter : Ban Ki-moon ne se rendra pas cette fois-ci dans les deux villes marocaines, Rabat et Lâayoune, cette tournée ayant été fixée en principe au mois de juillet. Contrairement aux déplorables commentaires de nos confrères algériens, le report – ou l’annulation de la visite de Ban Ki-moon au Maroc – n’est le fruit d’aucune pression et l’allégation signifiant que la France aurait joué un rôle dans cette décision, relève à coup sûr du fantasme.
Le Roi du Maroc a rencontré le président François Hollande le 17 février à Paris. Il a été explicité de manière abondante que les deux chefs d’Etat avaient eu des entretiens, une séance de travail élargie sur une série de questions d’intérêt commun. Cela va de la COP 21, de la COP 22 que le Maroc abritera en novembre prochain à Marrakech, au différend sur le Sahara à coup sûr, incluant bien entendu la visite de Ban Ki-moon, du fléau du terrorisme, de l’Algérie dont tout le monde, à tort ou à raison, prévoit une déstabilisation inévitable, enfin de l’Afrique qui est au Maroc et à la France ce que le « cœur battant » est à un grand projet régional de partenariat Sud-Sud…
Nos confrères algériens ne l’entendent pas de cette oreille, ils y voient une manœuvre, leur propension à la complotite s’aggravant de plus en plus. En quête désespérée d’un bouc émissaire, ils abattent leur foudre sur le Roi du Maroc et le président de la République française, qui la main dans la main, auraient donc « torpillé la visite de Ban Ki-moon au Maroc », et ce faisant compromis les chances d’une « solution » politique au différend du Sahara. On imagine en effet les deux chefs d’Etat prenant leur téléphone, intimant au secrétaire général des Nations unies l’ordre de ne pas se rendre au Maroc, de différer sa visite parce qu’un tel report arrangerait ses diaboliques calculs…Les conjectures ne traduisent en réalité que le désarroi et l’absence du bon sens et du devoir de vérité.
On est en droit de s’interroger, cependant, sur cette dangereuse dérive à toujours déformer la réalité chez nos confrères algériens et leurs commanditaires, y compris chez ceux qui prétendent à l’indépendance et à la liberté d’esprit vis-à-vis du pouvoir ou simplement de la propagande que ce dernier instille. Toute l’affaire du Sahara est une mystification voire l’escroquerie du siècle. A moins qu’il soit ignorant et aveuglé, Ban Ki-moon le sait au fond de lui-même, le président Bouteflika lui aussi comme feu Boumediene, comme le général Nizar ou encore le frontal Amar Sâadani, secrétaire général du FLN algérien et irréductible ennemi du ci-devant patron du sinistre DRS ( services secrets) , Toufik Mediane ; enfin sans oublier l’ancien président Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992 à Annaba parce qu’il travaillait sur un projet de sortie de crise sur l’affaire du Sahara.
Une question subsidiaire et non moins grave : les commentateurs algériens zélés qui nous illuminent sur la teneur des entretiens ou des « coups » du Roi Mohammed VI et de François Hollande, ont-ils, à notre insu, participé de près ou de loin à leurs échanges ? Etaient-ils présents, derrière les portes de l’Elysée ou du lieu du dîner offert par le Roi ? Tiennent-ils leurs informations d’une « gorge chaude » planquée sous la table ? Peu importe ! L’information crédible et recoupée ne saurait se reconnaître dans ces bavardages d’une presse qui distille la haine, grandie dans une dérisoire aversion de la déontologie, manipulée sans connaître la réalité historique, juridique et politique du problème.
Pour le connaître, il faut en revanche consulter et lire les archives, celles de la France et de l’Espagne pour ne parler que de ces deux pays. Nos confrères algériens qui feront l’effort et s’inclineront à un tel exercice apprendront, en l’occurrence, que dans cette ville même de Tindouf, le drapeau marocain flottait jusqu’en juillet 1962 et qu’elle dépendait, les documents administratifs le prouvent encore, de ce qu’on peut appeler aujourd’hui la wilaya de Marrakech. Tout comme Bechar, Knadssa et autres villes du sud-est marocain arrachées par la France dans le cadre du grand Sahara qu’elle entendait créer, intégré alors dans le tristement célèbre projet de l’OCRS (Organisation commune des régions sahariennes). Ces territoires marocains – visités en 1892 encore par le Roi Hassan 1er pour y conforter leur marocanité – ont été tout simplement cédés à l’Algérie la veille de son indépendance….en 1962 ! Cinquante-deux ans seulement nous y séparent. Spécieuse vision de la presse algérienne – à sa tête le respectable « Al Watan » – qui qualifie le Maroc « d’occupant colonial »…et n’a de cesse de nous seriner de ses logomachies.