Drame de Melilla : un complot algérien contre le Maroc
Par Dr Charles Saint-Prot*
Plusieurs centaines d’immigrants d’origine subsaharienne ont tenté, dimanche 3 juillet, d’entrer à Melilla à partir du Maroc. Ces actes ont été commis par des migrants, en particulier des Soudanais (mais aussi quelques Maliens, Tchadiens et Erythréens), venus d’Algérie et bénéficiant de l’aide de militaires algériens.
Regroupés dans une ferme à Maghnia, à une dizaine de kilomètres de la frontière algéro-marocaine, ces migrants vont ensuite au Maroc près de Nador grâce à des complicités algériennes. Un Malien surnommé « Boss » accueille les migrants et gère, sous la houlette des services algériens, les passages clandestins au Maroc.
Le but affiché de ces gens est la ville de Melilla, occupée par l’Espagne en territoire marocain, mais pour les Algériens l’enclave espagnole est aussi un moyen de nuire au voisin marocain. C’est pourquoi un réseau en Algérie s’est chargé du transit des Soudanais vers la frontière avec le Maroc.
Selon Carl Johnson, spécialiste britannique de la migration, les migrants « d’Afrique de l’Est n’ont pas l’habitude d’aller au Maroc. Pour traverser l’Algérie, les autorités algériennes auraient collaboré avec les passeurs. Elles auraient donné l’accord à ces réseaux pour circuler en Algérie, afin d’arriver à Maghnia ». Évidemment, les autorités algériennes prennent leur part puisque ce trafic d’êtres humains rapporte environ un million d’euros de bénéfices pour 2.000 migrants.
La mauvaise foi de certains médias
Ce qui est frappant dans cette affaire est la mauvaise foi de certains médias qui accusent le Royaume du Maroc et ferment les yeux sur les réelles exactions du régime algérien qu’ils semblent chérir.
Ainsi alors que le Roi Mohammed VI a une véritable politique d’accueil des migrants, le régime algérien n’en a aucune et expulse des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, selon les Nations unies. Plusieurs milliers de migrants et de demandeurs d’asile ont été expulsés à bord de camions ou de bus bondés par les autorités algériennes depuis de longs mois, malgré l’illégalité de cette démarche. Certains de ces migrants tentent de s’établir en Algérie d’où ils sont impitoyablement refoulés.
L’Algérie, déjà connue pour le non-respect des procédures d’expulsion, les mauvais traitements et les conditions de détention des migrants, est donc impliquée directement dans le drame de Melilla. Carl Johnson affirme que l’assaut des migrants vers Melilla visait à tuer des policiers marocains pour provoquer des heurts au Maroc. D’après cet expert, près de « 2.000 migrants clandestins subsahariens auraient fait usage d’une violence inouïe contre les forces de l’ordre marocaines ».
* Directeur général de l’Observatoire d’études Géopolitiques