RDC : L’épidémie de choléra prend des proportions très inquiétantes

La situation sanitaire est alarmante en République Démocratique du Congo. Ce sont près de 25 000 cas suspects et plus de 500 morts qui ont été recensés, depuis le début de l’année.

 

L’épidémie du choléra est désormais une « priorité d’urgence humanitaire » en République Démocratique du Congo. En effet, sur les 26 provinces que compte le pays, 20 sont touchées par l’épidémie. Face à l’ampleur de la situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les autorités congolaises et les partenaires humanitaires ont décidé de réagir dans l’urgence.

Dans un communiqué diffusé le samedi 9 septembre dernier, le docteur Didier Bompangue, coordonnateur de l’OMS, en charge du programme d’élimination du choléra en République Démocratique du Congo, s’est dit très préoccupé par la situation actuelle de la RDC. Il a appelé à des actions immédiates pour arrêter la propagation de l’épidémie d’Ebola : « L’ampleur actuelle de l’épidémie a pris une envergure alarmante et il est urgent de passer à l’action par le déploiement des équipes qualifiées et la mise à disposition de la logistique nécessaire ». L’accord trouvé par les différentes parties pour lutter contre l’épidémie d’Ebola prévoit dans l’immédiat, le décaissement d’un fonds de 400.000 dollars par l’OMS au profit du ministère congolais de la Santé et l’envoi d’une mission d’experts dans le pays.

La République Démocratique du Congo n’est pas à sa première épidémie. Le choléra est présent dans le pays depuis plus de vingt ans. Toutefois, la dernière épidémie s’est démarquée par sa violence. « Le nombre de cas enregistrés, en 2017, dépasse largement le nombre de cas enregistrés à la même période ces cinq dernières années » a déclaré le docteur Yokouide Allarangar, représentant de L’OMS en RDC. Et pour cause, depuis le début de l’année 2017, l’épidémie de choléra s’est déployée en dehors des régions de l’est du pays, où elle est endémique pour se propager dans d’autres régions, notamment dans l’ouest. Ce sont plus de 10 centres urbains qui sont touchés par la maladie et 1.500 cas suspects supplémentaires identifiés, chaque semaine, depuis le mois de juillet 2017. Le dernier bilan fait état de 24.217 cas enregistrés et 528 morts depuis le début de l’année.

Bien que la situation globale du pays soit alarmante, celle d’une région en particulier est au centre des discussions du moment. Selon l’OMS « le risque de propagation demeure encore très élevé vers la région du Grand Kasaï où les conditions sanitaires et sécuritaires dégradées accroissent encore la vulnérabilité face à cette épidémie ». En effet, cette partie du pays, en proie à des violences, compte 1,4 million de déplacés.

Si des solutions ne sont pas rapidement trouvées pour juguler l’épidémie, celle-ci pourrait s’avérer plus meurtrière que celle de 2016 qui a causé 817 morts sur 29.352 cas identifiés.

Désiré Beiblo

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