Tunisie : L’Union interparlementaire demande des éclaircissements sur les mesures à prendre à l’encontre de Ghannouchi
L’Union interparlementaire (UIP) a demandé des éclaircissements sur l’interrogatoire du dirigeant d’Ennahda Rached Ghannouchi par les autorités tunisiennes, a déclaré samedi un ancien parlementaire, comme l’a rapporté l’agence de presse Anadolu.
Maher Madhioub a déclaré sur Facebook que le Comité des droits de l’homme de l’UIP avait demandé des éclaircissements aux autorités tunisiennes sur le gel des comptes bancaires de Ghannouchi et son interdiction de voyager.
Il a déclaré que Ghannouchi, chef du principal parti islamiste Ennahdha, avait déposé une plainte auprès du comité des droits contre les mesures tunisiennes, sans fournir plus de détails.
Il n’y a eu aucun commentaire des autorités tunisiennes sur la revendication de l’ancien législateur.
Ghannouchi doit comparaître mardi devant un juge tunisien pour être interrogé sur des allégations de transactions financières suspectes au sein de l’organisation caritative Namaa Tounes, accusée par les autorités de financement du terrorisme.
Cette décision a été prise après que les autorités tunisiennes ont gelé les avoirs financiers de Ghannouchi et de neuf autres personnes, dont son fils et ancien Premier ministre Hamadi Jebali.
Ghannouchi a révélé lundi dernier qu’il s’attendait à être arrêté le 19 juillet lorsqu’il comparaîtra devant le procureur antiterroriste du pays, dans le cadre d’enquêtes sur Namaa Tounes Charity.
Ghannouchi fait partie des dizaines de personnes visées par l’enquête qui a été lancée à la suite de l’arrestation de l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali à la fin du mois dernier dans le cadre de cette affaire. Jebali a ensuite été libéré alors que sa santé se détériorait à la suite de sa grève de la faim.
Le ministère de l’Intérieur a accusé Jebali d’être impliqué dans un stratagème de blanchiment d’argent en relation avec l’organisation caritative. L’ancien premier ministre a nié tout acte répréhensible et devrait également comparaître pour interrogatoire le 20 juillet devant le procureur antiterroriste.
La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis juillet 2021, lorsque le président Kais Saied a renversé le gouvernement, suspendu le parlement et assumé le pouvoir exécutif. Il a ensuite dissous l’Assemblée après que les législateurs eurent tenu une session pour révoquer ses mesures.
Alors que Saied insiste sur le fait que ses mesures visaient à « sauver » le pays, les critiques l’ont accusé d’orchestrer un coup d’État.
Les Tunisiens voteront lors d’un référendum le 25 juillet sur une nouvelle constitution, décriée par les critiques comme rétropédale sur les acquis démocratiques.