En hausse de 9,9%, le secteur de l’assurance reprend son rythme
Après une année difficile de pandémie et ses répercussions néfastes sur l’activité économique, le secteur des assurances national a retrouvé sa dynamique d’avant crise avec un volume de primes émises (affaires directes) de 49,6 milliards de dirhams en 2021, en progression de 9,9% (contre 1% en 2020).
Dans la dynamique de la reprise économique post pandémique, la performance du secteur de l’assurance s’inscrit dans un contexte d’amélioration générale de l’économie nationale et marque une reprise de l’activité du secteur, fait remarque la 9ème édition du rapport annuel sur la stabilité financière, publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC).
Bien qu’avec des proportions différentes, la bonne performance du chiffre d’affaires du secteur des assurances a concerné aussi bien la branche vie que la branche non-vie, précise le rapport.
La branche vie a repris son rythme de croissance amorcé avant la crise pour atteindre 22,9 milliards de dirhams de collecte contre 20,4 milliards de dirhams un an auparavant, en augmentation de 12,5%. Cette embellie a profité à l’ensemble des segments de la branche vie, souligne le rapport, qui estime que l’épargne en dirhams a enregistré une hausse de 12,2% à 18 milliards de dirhams, les unités de compte ont continué sur leur dynamique en progressant de 20% à 1,7 milliard de dirhams et l’assurance décès a renoué avec la croissance en réalisant une hausse de 10,2% à 3,2 milliards de dirhams.
Grâce à ces évolutions, l’assurance vie et capitalisation voit son apport dans le chiffre d’affaires total augmenter à 46,3% contre 45,2% un an auparavant.
En dépit de cette évolution positive, le rapport rappelle que l’environnement des taux bas continue de peser sur les bilans des assureurs vie qui orientent progressivement leurs offres vers des contrats en unité de compte, à faible risque pour les assureurs.
De son côté, la branche non-vie a enregistré une hausse notable de 7,7% avec un volume d’émissions de 26,7 milliards de dirhams. Cette hausse est essentiellement portée par l’assurance automobile qui a réalisé un volume de primes de 13 milliards de dirhams et une croissance de 8,6%.
Sur un autre registre, BAM, ACAPS et AMCC soutiennent que les acceptations en réassurance accusent une baisse de 5,2% à 2,8 milliards de dirhams. Cette activité, qui est essentiellement concentrée en assurance non-vie (94%), continue à être dominée par les réassureurs exclusifs avec une part de marché de 78%.
Au global, le chiffre d’affaires du secteur des assurances, acceptations en réassurance comprises, a atteint 52,4 milliards de dirhams, en hausse de 8,9% par rapport à 2020.
En dépit du taux de croissance à deux chiffres des primes émises, le taux de pénétration de l’assurance35 est resté quasiment au même niveau36 que celui de 2020, soit 3,9%.
Une concentration marché qui se maintient à son niveau moyen
En 2021, la structure du marché des assurances en termes d’effectif d’opérateurs et de parts de marché est restée quasiment inchangée. Par conséquent, le rapport signale que la concentration du secteur des assurances, mesurée par l’indice Herfindahl-Hirshman, s’est maintenue à son niveau moyen en se situant à 0,117 contre 0,116 une année auparavant.
En assurance Vie, la concentration a gardé son niveau élevé avec un indice qui s’est établi à 0,177 (contre 0,178 en 2020). Le nombre réduit des acteurs actifs sur ce segment conjugué à une répartition asymétrique de leur part de marché continue à expliquer ce constat. Sur ce marché animé par seulement neuf acteurs, trois d’entre eux absorbent 66,7% de parts de marché.
Au sein de la branche vie, l’analyse de la concentration fait ressortir le même constat. En effet, toutes les catégories de cette branche affichent des niveaux de concentration élevés qui s’avèrent plus marqués pour les catégories « mixte » et « contrats UC ». Toutefois, une tendance à la baisse de la concentration des contrats UC se profile, sous l’effet de l’intérêt grandissant des acteurs à commercialiser ce type de contrats.
Avec un IHH à 0,137, l’assurance non-vie (hors assistance et crédit) a préservé un niveau de concentration moyen. Le nombre d’acteurs sur ce marché demeurant stable et les parts détenus par les acteurs n’ont pas subi de changements significatifs.
Comparé à l’année 2020, la concentration intra-branche non-vie n’a pas changé. Les catégories « Automobile », « Responsabilité civile générale », « Incendie et éléments naturels » et « Accidents du travail et maladies professionnelles » affichent des niveaux de concentration moyens, tandis que les catégories « Accidents corporels », « Risques techniques », « Transport », l’assistance-créditcaution et les autres opérations non-vie (grêle, mortalité du bétail, vol, risques climatiques) se démarquent par des niveaux de concentration élevés.
Une rentabilité qui reprend
En 2021, le secteur des assurances a vu sa rentabilité s’améliorer. Le résultat net a progressé de 35% pour s’établir à 3,9 milliards de dirhams. L’amélioration a concerné aussi bien le résultat technique (+ 0,8 milliard de dirhams) que le résultat non-technique (+0,3 milliard de dirhams).
Dans le détail, les deux branches vie et non-vie ont affiché un résultat technique en hausse respectivement de 30,9% (+234,0 millions de dirhams) et 16,8% (+596,9 millions de dirhams).
Une sinistralité qui augmente
Le ratio de sinistralité S/P a augmenté de 6,5% pour atteindre 69,0% se rapprochant ainsi de son niveau d’avant la crise.
L’augmentation de la sinistralité a concerné une grande partie des catégories non-vie. Il s’agit notamment de l’assurance automobile dont le S/P s’est établi à 67,3% après une baisse importante constatée suite au confinement décrété en 2020. Il en est de même pour les catégories « Accidents corporels – Maladie – maternité » et « Accidents du travail et maladies professionnelles » dont le ratio de sinistralité a rebondi pour atteindre respectivement 87,7% et 80,6%.