Banques: résilience en dépit des perturbations
La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine….sont toutes des crises dont les conséquences se répercutent directement sur la situation économique et financière du Maroc. Le système bancaire marocain n’y échappe pas et figure parmi ces secteurs qui risquent le plus souvent d’être lourdement accablés. Cependant, ce dernier s’avère solide et résilient en dépit des perturbations persistantes des crises internationales.
Les indicateurs, enregistrés en 2021, sont au vert et confirment la résilience du secteur bancaire marocain. C’est ce qui ressort de l’analyse d’ Attijari Global Research (AGR) dévoilée dans sa publication « Research Report Equity» , du mercredi 27 juillet 2022.
Ce constat est corroboré par les résultats du rapport annuel sur la stabilité financière, publié récemment. Un panorama détaillé de l’évolution du secteur financier au titre de l’année 2021, qui confirme la performance du secteur bancaire, qui est sur la pente ascendante depuis l’année 2019.
En effet, au cours de l’année 2019, le résultat net de la Banque s’est établi à plus d’un million de dirhams contre environ 986 mille dirhams une année auparavant, soit une progression de 69%, selon le rapport annuel de BAM publié en 2019, qui explique cette hausse par l’amélioration du résultat des activités de la Banque.
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De son côté, le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques chargé d’analyser la situation du secteur financier marocain, fait remarquer que les banques sont parvenues au titre du premier semestre 2020 à préserver leurs fondamentaux en matière de solvabilité et de liquidité. Ainsi, elles ont réussi à réaliser , sur base sociale, à fin juin 2020 un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4%, supérieurs aux minimas réglementaires. Quant au coussin de liquidité , il a enregistré 176% à fin octobre bien au-delà du minimum réglementaire de 100%.
S’agissant du portefeuille titre des banques, il a constitué 23,5 % du total des emplois contre 22,2% en 2020, enregistrant une progression de 11,3% pour totaliser 373,4 milliards de dirhams. Il est composé de près de 53,9% de bons du Trésor dont le rythme de progression s’élève à 11,9% en 2021 contre 11,6% en 2020.
Les actifs bancaires en devises ont enregistré également une hausse de 2,6% comparativement à 2020, totalisant 131,3 milliards de dirhams, ce qui équivaut à 8,3% du total des actifs du secteur.
D’autres chiffres dévoilés par le rapport annuel élaboré par trois grandes banques, dominant le secteur bancaire, à savoir Bank Al-Maghrib (BAM), l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), témoignent clairement de la résilience du secteur bancaire sur les plans de la rentabilité, de la liquidité et de la solvabilité.
Le résultat net cumulé des banques a , en effet, connu, au titre de l’exercice 2021, un rebond de 76,4%. Un chiffre loin d’être anodin.
Au contraire, il s’agit d’un indicateur révélateur qui confirme la résistance du secteur bancaire marocain. Un secteur qui est parvenu à consolider sa situation financière redressant par la même occasion l’ensemble de ses indicateurs par rapport à l’exercice précédent contraction de 43,2% en 2021.
A noter qu’à la fin de l’année 2021, les banques élaboratrices du rapport ont contribué, à elles seules, de près de 62,4% au total des actifs agrégés du secteur bancaire contre 62,9% en 2020.
Par ailleurs, le rapport souligne un ralentissement de la sinistralité aussi bien pour les prêts accordés aux ménages que ceux destinés aux entreprises non financières( ENF).
» Au terme de cette année, la progression des créances en souffrance s’est quelque peu atténuée, ramenant le taux de sinistralité à 8,5%. «
Comme il note une atténuation des tensions sur la liquidité des banques au titre de l’exercice 2021.
Un allégement dû essentiellement à l’amélioration du niveau des réserves de changes. «Le recours des banques aux avances de la banque centrale a totalisé un montant de 83 milliards de dirhams en moyenne journalière, en baisse de près de 14 milliards de dirhams par rapport à l’année 2020» indique le rapport.
Si le secteur bancaire a pu relever bon nombres de défis et surmonter divers obstacles émanant des crises internes et externes, c’est bien grâce aux politiques monétaires et stratégiques mises en place à la fois par le gouvernement et la banque centrale.
Selon Attijari Global Research (AGR), la politique monétaire accommodante de Bank Al-Maghrib demeure en adéquation avec les impératifs du contexte économique actuel permettant ainsi de “ maintenir des conditions de financement toujours favorables de l’économie”.
Pour rappel, la banque centrale a musclé son dispositif réglementaire et juridique, et ce durant l’année en cours, pour améliorer l’écosystème des banques et faciliter le développement de nouveaux instruments financiers.
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