Reprise du procès de Zuma concernant sa libération pour raison médicale
Le procès de l’ex-président sud-africain Jacob Zuma a repris, lundi devant la Cour suprême d’appel à Bloemfontein, pour examiner une décision de justice relative à sa sortie de prison sur parole médicale.
En décembre dernier, le juge de la Haute Cour de Gauteng, Elias Matojane, a déclaré que la décision de l’ancien patron des Services correctionnels Arthur Fraser de libérer l’ancien chef de l’État sous condition était illégale et a ordonné à Zuma de retourner en prison.
Mais Matojane a également accordé à Zuma et à Fraser l’autorisation de faire appel de cette décision.
Zuma n’avait purgé que deux mois d’une peine de 15 mois de prison prononcée par la Cour constitutionnelle pour mépris de son ordonnance l’obligeant à comparaître devant la Commission judiciaire d’enquête sur la capture de l’État.
Mais le Comité consultatif sur les libérations conditionnelles médicales n’a pas non plus soutenu la libération de Zuma, car «l’ancien président ne souffrait d’aucune maladie ou affection en phase terminale».
Le président du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique (DA), John Steenhuisen, a déclaré dans un communiqué que l’audience « testera si, dans une Afrique du Sud post-Zondo, il existe un véritable désir de démontrer l’égalité devant la loi ».
Steenhuisen est catégorique sur le fait que la décision d’Arthur Fraser d’accorder une libération conditionnelle pour raisons médicales était illégale. « Il n’y avait aucune base rationnelle pour l’octroi d’une libération conditionnelle pour raisons médicales à un homme qui n’est ni en phase terminale ni physiquement incapable », a-t-il dit.
Et d’ajouter que « l’un des principes fondamentaux de notre démocratie est le principe d’égalité devant la loi. Peu importe que vous soyez le président, un ancien président ou un citoyen ordinaire de ce pays, la loi doit vous considérer et vous traiter de la même manière ».
Les avocats de Zuma devraient faire valoir que ceux qui veulent le renvoyer en prison ont mal compris la loi et que son incarcération sert à priver l’ancien chef de l’État de certains de ses droits fondamentaux.
Si l’ordonnance de la Haute Cour est rétablie, Zuma devra purger le reste des 13 mois de sa peine. Mais l’affaire est susceptible de revenir devant la Cour constitutionnelle si le recours de la cour suprême d’appel est rejeté.
L’arrestation de l’ex-président en juillet 2021 avait provoqué des émeutes dévastatrices dans les provinces de KwaZulu-Natal et Gauteng, faisant plus de 350 morts et des dégâts économiques estimés à plus de trois milliards de dollars.
Avec MAP