Réaménagement gouvernemental : la majorité est-elle en danger ?
Installé le 1 octobre 2021, le gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch, devrait connaître dans les prochains jours un « remaniement majeur », a annoncé le journal « Jeune Afrique ». Si cette information n’est pas une infox, elle pourrait être le chant du cygne pour la nouvelle majorité composée du RNI, du PAM et de l’Istiqlal. Au cas échéant, ce réaménagement pourrait être une stratégie pour calmer la colère sociale sous l’effet de l’inflation surtout de la hausse du carburant. En tout état de cause, si des ministères ont performé, d’autres ont balbutié sous l’effet des crises dont la sécheresse, l’inflation, la gestion des affaires sociales et ou politiques.
Aziz Akhannouch se préparerait-il à remodeler son gouvernement « sur demande du roi Mohammed VI », selon Jeune Afrique.
Le média panafricain basé à Paris, rapporte que le chef du gouvernement « préparerait une modification majeure de l’équipe gouvernementale », qui serait effective avant la fin du mois d’août, a déclaré « Jeune Afrique », ajoutant que deux ministres du Parti authenticité et modernité (PAM) seraient sur le départ. Il s’agit d’Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, également président du PAM, et d’Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur.
Selon l’hebdomadaire panafricain, une « rencontre discrète » a eu lieu le 5 août entre le chef du gouvernement Aziz Akhannouch et le conseiller du roi Mohammed VI, Fouad Ali Himma, également ancien chef du PAM.
A côté des aspects politiques, les deux ministres n’ont jusqu’à présent pas de grandes difficultés à conduire les missions au niveau de leur département, à part quelques péripéties comme l’affaire des marchés publics qui avait secoué le département de Ouahbi.
L’affaire avait fait grand bruit et avait concerné des « agents du ministère nommés par l’ancien ministre islamiste, Mustapha Ramid », se rappelle Al Akhbar.
À l’origine, des cas de mauvaises pratiques dans la gestion des projets du ministère, avaient été soulevés. Certains responsables, proches du PJD, auraient pris des décisions sans consulter le ministre. « Ces mêmes fonctionnaires auraient une part de responsabilité dans les dysfonctionnements que connaissent plusieurs projets dont la réalisation traîne ou ils ont été définitivement arrêtés », ajoute le journal.
Pour rappel, l’inspection générale du département avait effectué un audit sur les projets et les chantiers en difficulté. Auparavant, la Cour des comptes avait enregistré des dysfonctionnements dans les marchés du ministère de la Justice qui ont coûté des dizaines de millions de dirhams aux contribuables.
Le pacte de la majorité gouvernementale menacé par le remaniement
Côté conséquence, le pacte de la majorité gouvernementale pourrait bien se trouver menacée, si l’un des éminents membres est sorti du gouvernement.
Formée en décembre 2021 par le Rassemblement national des indépendants (RNI), de l’Istiqlal et du Parti authenticité et modernité (PAM), le pacte de la majorité gouvernementale dit incarner « l’engagement collectif de la majorité », ouvre la voie à « une nouvelle étape dans l’histoire de la gestion gouvernementale au Maroc ».
En effet, la coalition mise sur une culture managériale différente pour exécuter les réformes attendues. Il sera difficile de s’y atteler convenablement après le départ de Ouahbi.
Avec le remaniement à venir, quand sera-t-il du pacte, si le deuxième parti, le plus représentatif du parlement avec 87 députés, venait à quitter le gouvernement ?