Des scientifiques développent une méthode pour détruire certains « polluants éternels »
Des scientifiques d’universités américaines et chinoises ont annoncé jeudi avoir développé une méthode permettant de détruire certains « polluants éternels » dangereux pour la santé et présents dans des objets du quotidien.
La technique, mise au point par les chimistes aux Etats-Unis et en Chine, utilise des réactifs courants et des températures relativement basses, afin de détruire certaines PFAS (per et polyfluoroalkylées), des produits toxiques pour l’environnement, présents dans les shampoings, les emballages ou encore le maquillage et qui se désintègrent lentement, d’après leurs travaux publiés dans la revue Science.
Ces produits PFAS, développés dans les années 1940, se sont répandus dans l’environnement, à savoir le sol et les eaux, rendant l’eau des pluies impropre à la consommation dans toute la planète, selon une étude suédoise publiée en août.
Plusieurs études ont montré que les PFAS étaient toxiques pour la santé humaine et pouvaient causer des problèmes de fertilité, de développement du fœtus et une augmentation des risques d’obésité, tout en favorisant l’apparition de cancers de la prostate, des reins ou des testicules.
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La lenteur de leur désintégration, leur valant le caractère quasi-indestructible, vient des liaisons entre les atomes de carbone et de fluor, considérées comme les plus dures à délier et à détruire. Les méthodes pour détruire le polluant, jusqu’à cette découverte, se basaient sur de hautes températures et sur l’irradiation par ultrasons.
A travers de puissantes méthodes de calcul visant à cartographier les réactions chimiques, les scientifiques ont pu identifier des faiblesses dans certains types de PFAS, notamment en s’attaquant à un groupe d’atomes d’oxygène, avec des solvants et des réactifs, à des températures allant de 80 à 120 degrés Celsius.
Cette méthode « provoque l’effondrement de la molécule entière dans une cascade de réactions complexes », a expliqué un des auteurs de l’étude, William Dichtel de l’université Northwestern, dont l’étude s’est concentrée sur 10 PFAS courants aux Etats-Unis, dont le GenX qui a contaminé une rivière en Caroline du Nord.
« Il y a d’autres types qui n’ont pas le même talon d’Achille mais chacun a son propre point faible », a souligné William Dichtel, ajoutant que « si nous pouvons l’identifier, alors nous saurons comment l’activer pour le détruire ».
Avec MAP