ONU: Guterres met en garde contre le risque d’une escalade « dangereuse » en Ukraine
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a mis en garde, mercredi devant le Conseil de sécurité, contre le risque d’une escalade « dangereuse » en Ukraine, six mois après le début du conflit avec la Russie.
“Malgré les progrès réalisés sur le front humanitaire, les combats en Ukraine ne montrent aucun signe de fléchissement, et de nouvelles zones potentielles d’escalade dangereuse apparaissent”, a-t-il souligné lors d’une réunion d’urgence de l’instance exécutive de l’ONU tenue à la demande de la Russie.
Le haut responsable onusien s’est dit « gravement » préoccupé par la situation autour et dans la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, la plus grande en Europe, insistant que toute action qui met en danger l’intégrité physique, la sûreté et la sécurité de cette centrale est “tout simplement inacceptable”.
“Toute escalade de la situation mènera à l’autodestruction« , a-t-il lancé devant les membres du Conseil de sécurité.
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Début août, une escalade inquiétante des tirs d’artillerie autour de la centrale avait été rapportée. Le SG de l’ONU avait alors appelé toutes les parties concernées à “faire preuve de bon sens et de raison”, ainsi qu’à s’abstenir d’entreprendre toute action pouvant mettre en danger cette structure.
Guterres avait abordé la question de la sécurité de la centrale lors d’un appel avec le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu ainsi qu’avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy à l’occasion de sa récente visite à Lviv.
De son côté, la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques de l’ONU Rosemary DiCarlo a appelé de nouveau à un accès “immédiat, sûr et sans entrave” d’une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur le site, relevant que l’ONU disposait en Ukraine des capacités logistiques nécessaires pour envoyer une mission vers la centrale depuis Kyïv à condition que l’Ukraine et la Russie soient d’accord.
Le 19 août, le directeur général de l’AIEA Rafael Mariano Grossi avait renouvelé son appel urgent “à une retenue militaire maximale” dans la zone de la centrale, à la suite de nouvelles tensions.
Qualifiant la situation à la centrale de “hautement volatile et fragile”, le chef de l’agence avait averti que toute nouvelle escalade autour de l’un des six réacteurs de Zaporijjia pourrait conduire à un “accident nucléaire grave”.
Avec MAP