Maroc Allemagne : Nouveau cap pour un partenariat plus fécond
La ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock est en visite de travail au Maroc a été reçue ce jeudi par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Il s’agit de sa première visite en Afrique et dans le monde arabe qui coïncide avec le réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Berlin. Dans une déclaration conjointe, Mme Annalena Baerbock déclare que l’Allemagne « considère le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour une solution acceptée ». En outre, l’Allemagne est l’un des partenaires privilégiés du Maroc dans le domaine des énergies, autre raison de la visite de la ministre.
Accompagnée de plusieurs collaborateurs de son département, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock effectue ce jour, une visite inaugurale au Maroc un an après sa prise de fonction et de la fin officielle de la crise diplomatique entre Rabat et Berlin.
Le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, Nasser Bourita a reçu son homologue allemande, Annalena Baerbock ce jeudi 25 août 2022 à Rabat. A l’issue de leur entretien, ils ont fait une déclaration commune sur les relations futures, qui devrait tirer un dernier trait sous la crise diplomatique.
Face aux journalistes, la ministre allemande a déclaré que son pays « considère le plan d’autonomie présenté en 2007 comme un effort sérieux et crédible du Maroc et comme une bonne base pour une solution acceptée » par les parties.
Dans ce sens, Annalena Baerbock a réitéré « le soutien de longue date de l’Allemagne au processus mené par les Nations Unies pour une solution politique réaliste, pragmatique, durable et mutuellement acceptable pour les parties ».
Les deux ministres sont convenus, de même, de l’exclusivité de l’ONU dans le processus politique et ont réaffirmé leur soutien à la résolution 2602 du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui a noté le rôle et la responsabilité des parties dans la recherche d’une solution politique réaliste, pragmatique, durable et fondée sur le compromis.
Soutien de l’Allemagne à la lutte contre le terrorisme
Les deux ministres ont aussi souligné l’engagement particulier de leur pays dans la lutte contre le terrorisme international et la criminalité transnationale organisée, qui est essentielle pour la sécurité et la stabilité de la région euro-méditerranéenne.
→ Lire aussi : Plan marocain d’autonomie : une bonne base pour une solution acceptée par les parties
La Déclaration conjointe souligne que l’Allemagne et le Maroc travaillent ensemble au sein des foras méditerranéens pour favoriser le développement durable, la paix, la sécurité et la stabilité dans cette région, notamment à travers l’Union pour la Méditerranée et la Fondation Anna Lindh.
Par ailleurs, l’Allemagne a salué la contribution du Maroc aux efforts régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme, notamment à travers sa coprésidence du Forum mondial de lutte contre le terrorisme ainsi que sa coprésidence de la Task Force Afrique de la Coalition mondiale anti-Daesh.
Les questions de coopération énergétique au centre des pourparlers
Les entretiens bilatéraux porteront sur le développement de la coopération dans le domaine de l’énergie, notamment en ce qui concerne « l’hydrogène vert ».
Le royaume pourrait commencer à produire de l’hydrogène vert « Made in Morocco » d’ici trois ans et a tous les atouts pour réussir en tant qu’exportateur de cette énergie propre vers l’Union européenne et l’Allemagne.
La République fédérale d’Allemagne agit actuellement dans le monde entier pour attirer de nouveaux fournisseurs d’énergie et mettre fin à la dépendance vis-à-vis du gaz russe.
Le Maroc est bien placé pour exporter l’hydrogène en Allemagne contrairement au Canada où la livraison du GNL ne peut se faire en raison de la proximité spatiale. Ce sera donc une bonne occasion pour le Maroc de construire des pipelines entre le Maroc et l’Europe, ce qui pourrait réduire considérablement les coûts logistiques.
Dans le même temps, le Maroc avec son partenaire le Nigeria pourrait devenir un important fournisseur de gaz naturel dans quelques années. Les deux pays prévoient depuis des années un pipeline de 6 500 km le long de la côte ouest-africaine. A Rabat et Abuja, ils sont toujours à la recherche de partenaires financiers. Pourquoi pas une opportunité pour Berlin de s’impliquer dans le projet ?
En outre, le Maroc développe ses propres réserves de gaz naturel au large des côtes de l’Atlantique. Des préparatifs sont en cours pour la production de gaz naturel au large des côtes avec la Grande-Bretagne. Des ressources potentielles supplémentaires sont suspectées sur toute la côte atlantique.
L’industrie automobile autre enjeu de coopération
Outre la question de l’énergie, des discussions autour de la production automobile pourraient également être à l’ordre du jour.
Il y a quelques semaines, une délégation allemande a visité l’Association automobile allemande du Royaume. Au vu des problèmes de livraison de l’Asie et de l’expérience du Maroc avec le développement d’une infrastructure attractive pour la construction automobile, les constructeurs automobiles allemands et leurs fournisseurs pourraient également être intéressés à s’installer dans le royaume après les Français. Jusqu’à présent, seules environ 150 entreprises de différents secteurs sont impliquées au Maroc. Le volume de transactions le plus récent était de 3,6 milliards d’euros. L’Allemagne exporte des biens et services d’une valeur d’environ 2,2 milliards d’euros vers le Maroc, tandis que le Royaume n’exporte que 1,4 milliard d’euros en valeur vers l’Allemagne.