Journée de mobilisation des routiers contre le projet de réforme de la loi du travail
Les routiers français observent, ce lundi, une journée de mobilisation à travers le pays pour manifester leur désaccord contre certaines dispositions du projet de réforme de la loi du travail, en voie d’adoption par le gouvernement.
Cette journée est organisée à l’appel des secteurs de la route au sein de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC).
Plusieurs actions sont prévues, expliquait dimanche Patrick Blaise, secrétaire général de la fédération CFDT des routiers sur les colonnes du journal « Le Parisien ». « Nous n’avons pas appelé à des blocages, mais il y aura des opérations escargots, des actions aux péages et aux ronds-points stratégiques de certaines grandes villes en Lorraine, dans le Nord, à Lyon, sur Marseille notamment, où nos collègues seront là« , a indiqué le responsable syndical cité par la chaîne d’information en continu « LCI ».
Le but de cette journée de mobilisation est de « diffuser des informations » aux salariés dans l’optique d’être pris « au sérieux » par le gouvernement. Des tracts seront également distribués partout en France, et des « points de rassemblement » seront organisés aux quatre coins du pays afin d’expliquer les revendications des routiers.
Dans des propos rapportés par « Europe-1 », Thierry Douine, président de la CFCT-Transport, a prévenu que les ordonnances (mode accéléré d’adoption des textes par le gouvernement) relatives à la réforme de la loi du Travail vont « beaucoup plus percuter » le secteur du transport routier que d’autres professions. Rappelant que la profession de routiers compte « 75 pc de TPE-PME« , les deux syndicats estiment que la réforme ne servira que la « précarisation du contrat de travail » et la « concurrence déloyale ».
La confédération générale du Travail (CGT) et Forces ouvrières (FO) ont également appelé à une grève reconductible du secteur pour le 25 septembre. Promesse de campagne du président Emmanuel Macron, la réforme du code du Travail est le premier grand chantier social du quinquennat. Elle vise à accorder plus de flexibilité aux entreprises afin de doper l’emploi au moment où le chômage reste massif en France puisqu’il touche 9,5 pc de la population active, contre une moyenne de 7,8 pc en Europe.
Les ordonnances gouvernementales, qui avaient déjà été validées le 7 septembre par le Conseil constitutionnel, devraient entrer en vigueur dès la fin septembre. Elles font la part belle aux PME. Cette réforme, « ce n’est pas la destruction des droits sociaux, c’est donner la possibilité d’avoir une économie qui s’adapte aux cycles, aux réalités d’un secteur, à ses défis, et non pas une rigidité qui vient conduire notre économie à casser à certains moments« , avait affirmé le président Macron pour rassurer ceux qui en contestent le bien fondé.