L’Allemagne ne veut pas « abandonner le Mali et le laisser à la Russie »
Deux semaines après sa décision de suspendre ses opérations militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’ONU, Berlin s’inquiète des retombées de la présence du groupe paramilitaire russe Wagner sur la stabilité du pays.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock a estimé le jeudi 25 août, que la présence de paramilitaires de la société de sécurité privée russe Wagner risque d’exacerber l’instabilité au Mali, assurant que Berlin ne compte pas « abandonner » ce pays d’Afrique de l’Ouest.
« Nous ne devons pas abandonner le Mali et surtout, nous ne devons pas le laisser à la Russie », a-t-elle déclaré, lors d’une conférence de presse tenu à Rabat, à l’issue d’une rencontre avec son homologue , Nasser Bourita.
« Il faut craindre que la situation sur place ne détériore encore dans les mois à venir. C’est pourquoi il est si important que nous travaillions contre le récit russe et que nous fassions tout, ensemble, pour minimiser les effets terribles de cette guerre-là où nous le pouvons », a ajouté la cheffe de la diplomatie allemande.
L’Allemagne avait annoncé, le vendredi 12 août, la suspension « jusqu’à nouvel ordre » de la majeure partie de ses opérations militaires au Mali dans le cadre de la mission de l’ONU (Minusma), en raison du refus du droit de survol du pays à l’armée allemande par les autorités militaires au pouvoir au Mali.
Le gouvernement malien est devenu plus hostile aux interventions militaires occidentales dans le pays, depuis que Paris et ses alliés ont accusé l’exécutif malien de s’être assuré les services de la société militaire privée russe Wagner. Ce que réfute Bamako.
Début mai dernier, la junte malienne avait annoncé la suspension d’un traité de coopération signé en 2014 avec la France, ainsi que des accords de 2013 et 2020 fixant le cadre juridique de la présence de la force anti-djihadiste Barkhane et du regroupement de forces spéciales européennes Takuba.
La force Barkhane a quitté définitivement le Mali le lundi 15 août, mettant fin à neuf ans d’opérations militaires visant à combattre le terrorisme dans la région du Sahel.
Deux jours après le départ des derniers soldats français, le ministère allemand des Affaires étrangères avait fait état de la « présence présumée de forces russes en uniforme » dans la ville malienne de Gao, qui abrite un contingent de soldats allemands, non loin de l’ancienne base occupée par la force Barkhane.
Agence