Parlement panafricain : Les pays africains appelés à éviter le « piège du surendettement »
Les Commissions permanentes du Parlement panafricain (PAP) ont plaidé, mercredi à Midrand, en Afrique du Sud, pour une meilleure gestion des finances publiques pour éviter le « piège du surendettement » dans lequel plusieurs pays africains sont tombés après la crise de la Covid-19.
« Face aux dures répercussions de la pandémie de la Covid-19, de nombreux pays africains ont été contraints d’emprunter à une échelle sans précédent, ce qui verra probablement ces pays faire défaut de paiement, les enfermant ainsi dans un cercle vicieux », ont déclaré les Commissions lors d’une rencontre organisée dans le cadre des travaux du PAP qui se tiennent du 22 août au 02 septembre au siège de cette institution.
S’exprimant à cette occasion, le président de la Commission de la justice et des droits de l’Homme, Jean-Marie Nibirantije, a déclaré qu’il était essentiel pour l’Afrique de sortir du piège de la dette et de canaliser ses ressources vers l’amélioration des systèmes de soins et d’éducation.
« Il est grand temps d’envisager des politiques qui nous aideront à trouver des solutions pour lutter contre la dette en Afrique. Notre continent a des problèmes plus urgents qui nécessitent des ressources financières importantes », a-t-il ajouté.
Elle a également mis en garde que l’Afrique « ne peut pas continuer à dépenser des milliards pour le service de la dette » alors que ses populations continuent de souffrir du manques d’investissements dans les infrastructures de base.
Pour sa part, le directeur exécutif du Forum et réseau africain sur la dette et le développement (AFRODAD), Jason Rozario Braganza, a relevé que la Covid-19 avait porté un coup dur à l’économie mondiale, provoquant des fermetures d’entreprises et des pertes d’emplois.
Lire aussi: L’endettement financier des ENF à près de 821 MMDH en 2021
Face à cette crise, de nombreux gouvernements africains ont été contraints d’emprunter, a-t-il rappelé, notant que même avant la pandémie, certains pays à faible revenu dépensaient déjà plus pour assurer le service de leur dette internationale que pour renforcer leurs systèmes locaux de santé et d’éducation.
M. Braganza a, à cet égard, soutenu qu’il était important d’assurer la mise en oeuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, car elle représente le socle qui permettra au continent africain de mobiliser ses propres ressources face aux défis auxquels il fait face.
Les Commission permanentes du PAP se réunissent pendant douze jours dans le cadre de la sixième législature de l’institution sous le thème : « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : Accélérer le développement humain, social et économique ». Elles planchent sur plusieurs sujets d’ordre économique, sécuritaire, sanitaire et des droits de l’Homme en Afrique.
Les Commissions abordent ainsi la crise de la Covid-19 et les stratégies de relance économique et sociale en Afrique, l’état de la mise en œuvre de le Zone de libre échange continentale (ZLECAf), la loi type sur la parité hommes-femmes, ainsi que l’état de mise en œuvre du Plan d’action décennal de l’Union africaine pour éradiquer le travail des enfants et la traite des êtres humains.
Lors de ce conclave panafricain, les afro-députés sont appelés à participer à cinq sessions thématiques qui marquent la reprise des activités parlementaires depuis la session ordinaire de juin dernier qui a été couronnée par l’élection du Bureau du PAP, des caucus représentant les cinq régions de l’Afrique, ainsi que des Commissions permanentes.
Avec MAP