Espagne : début du procès d’une grande escroquerie philatélique qui a fait plus de 269.000 victimes
Le procès pour une grande escroquerie philatélique qui a fait plus de 269.000 victimes en Espagne démarre ce lundi à l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale du pays, contre les responsables de deux sociétés, Afinsa et Fórum Filatélico.
Onze ans après l’éclatement de l’affaire, des dirigeants des deux entreprises doivent comparaître ce même jour devant l’Audience nationale, dans le cadre de la première session du procès, pour « escroquerie, insolvabilité punissable, falsification de comptes et blanchiment d’argent ».
Forum Filatélico est spécialisée dans la commercialisation de timbres et dans l’investissement mobilier et immobiliser, alors qu’Afinsa est spécialisée dans l’investissement en biens tangibles (art, philatélie, antiquités).
Une centaine de personnes affectées par cette gigantesque fraude se sont manifestées lundi matin devant le siège de l’Audience nationale, avant le début du procès.
A l’origine de cette escroquerie, révélée en mai 2006, les deux sociétés espagnoles, Afinsa et Forum Filatelico, auraient, selon les enquêteurs espagnols, blanchi d’importantes sommes d’argent qui s’élèves, selon les médias, à 6,7 milliards d’euros.
Cet argent, obtenu de la vente de timbres qui en réalité n’existaient pas ou dont la valeur affichée par ces sociétés ne correspondait pas à leur valeur réelle sur le marché, était ensuite placé sur des comptes à l’étranger, en Suisse notamment.
A partir de 1994, Forum Filatelico, la plus importante société de philatélie d’Espagne, et Afinsa ont fait croire à des milliers de petits épargnants espagnols qu’elles possédaient des timbres et des placements leur promettant des taux de rentabilité annuels supérieurs à ceux du marché financier.
Selon les enquêteurs, ces deux sociétés avaient recours au système d’escroquerie classique de « vente pyramidale », dans lequel le profit ne provient pas d’une activité de vente, mais dépend du versement de fonds de nouveaux investisseurs.
En 2007, l’Espagne avait demandé aux autorités suisses de lui remettre « la documentation relative à tout compte bancaire » en rapport avec cette affaire et de procéder au « blocage des avoirs qui y seraient déposés ».