La Commission européenne n’écarte plus un plafonnement des prix du gaz
La Commission européenne serait prête à envisager une forme de plafonnement généralisé des prix (de gros) du gaz, de manière temporaire, alors que les États membres sont divisés sur la pertinence de cette mesure.
La présidente de l’Exécutif, Ursula von der Leyen, a laissé entendre, mercredi, lors de son intervention en plénière du Parlement européen à Strasbourg, que cette piste est désormais sur la table.
L’idée d’un plafonnement des prix du gaz suscite un vif débat depuis des mois au sein de l’Union européenne. Une quinzaine d’États membres, dont la France, la Belgique et l’Italie, pressent pour cette solution, susceptible, selon eux, d’apaiser l’envolée des prix de l’énergie. D’autres, tout particulièrement l’Allemagne, sont réticents.
Devant les eurodéputés, la présidente de la Commission a évoqué plus en détails la crise énergétique, qui y est étroitement liée.
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Selon elle, le TTF, indice néerlandais utilisé comme référence sur le marché européen du gaz, donne trop de poids au gaz acheminé par gazoduc, et ne correspond plus à la réalité où le GNL (gaz naturel liquéfié) prend de plus en plus de place. L’Exécutif a pointé depuis plusieurs semaines la nécessité de réfléchir à un indice alternatif ou à une manière de rendre le TTF plus transparent, pour éviter toute manipulation spéculative.
La présidente de la CE a rappelé, dans ce sens, sa proposition d’imaginer un plafonnement des prix limité au gaz destiné à la production d’électricité. « Mais nous devons aussi regarder les prix du gaz au-delà du marché de l’électricité« , a-t-elle reconnu, ajoutant que nombre d’États membres sont partisans d’un plafonnement plus large des prix du gaz, malgré les craintes pour la sécurité d’approvisionnement.
Cette solution pourrait être « temporaire jusqu’à ce qu’un nouvel index UE des prix soit développé, qui assure un meilleur fonctionnement du marché« , a-t-elle suggéré, relevant que la Commission « a commencé à travailler là-dessus« .
La cheffe de l’Exécutif devra envoyer, avant le sommet informel des chefs d’État et de gouvernement à Prague (vendredi), un courrier détaillant une « feuille de route » des prochains efforts pour faire face à la crise énergétique.
Elle a évoqué la nécessité de « renforcer » la plateforme commune « énergie », mise en place pour faciliter entre autres des achats communs. Elle a été créée en avril dernier, mais n’a pas empêché plusieurs États membres d’aller chacun de leur côté s’assurer de nouvelles livraisons gazières, soit le contraire de ce qui était voulu.
Avec MAP