L’accès des jeunes à l’emploi, gage de la sécurité humaine (Etude)
Le capital humain constitue un levier incontournable de la croissance économique du Maroc, d’où l’importance de renforcer le potentiel des citoyens afin de corriger les dysfonctionnements sur le plan socioéconomique.
Pour analyser les fondements de cette problématique, l’Institut Prometheus pour la Démocratie et les Droits Humains (IPDDH) et le Centre pour la Gouvernance du secteur de la sécurité à Genève (DCAF) se sont penchés sur la perception de la sécurité humaine par les jeunes marocains, à travers une étude empirique se basant sur un échantillonnage de 1239 jeunes ,de la tranche d’âge (18 à 34 ans, issus de différentes régions du Maroc.
Identifier les besoins des jeunes, leurs capacités ainsi que leurs vulnérabilités, telle est la vocation de la récente étude intitulée “La perception de la sécurité humaine par les jeunes marocaines et marocains d’aujourd’hui”. Une enquête de terrain qui se propose de mesurer le sentiment de sécurité et d’insécurité chez les jeunes marocains, dans l’optique de leur assurer un avenir meilleur et garantir leur épanouissement.
D’après les résultats de l’étude réalisée, la stabilité financière constitue la préoccupation majeure des répondants. Six participants sur dix s’inquiètent de leur avenir financier. Leurs craintes se rapportent ainsi à l’indépendance financière, plus particulièrement à l’entrée sur le marché de travail. Les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP), portant sur le taux d’emploi au Maroc, viennent d’ailleurs alimenter encore plus leurs inquiétudes.
En effet, le HCP indique, dans une note d’information publiée, le 12 août , à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse, que plus de 16% des jeunes âgés de 15 à 24 ans, soit 962 mille personnes au Maroc exercent un emploi tandis que près de 31 % sont au chômage, ajoutant que la participation des jeunes à la vie active reste faible avec un taux d’activité de 23,9% en comparaison avec l’ensemble de la population où celui-ci atteint environ 45%.
Le HCP souligne, par ailleurs, que la hausse du chômage est plus accentuée parmi les jeunes. Son taux a d’ailleurs augmenté, entre 2019 et 2021, d’environ sept points contre près de trois points pour l’ensemble de la population active.
Dans l’optique de faire face à cette situation et de favoriser l’inclusion des jeunes dans la vie économique, le Maroc s’est mobilisé, depuis bien des années et a mis en place diverses stratégies afin d’assurer l’autonomie des jeunes et de leur garantir une intégration effective au sein de la société. Citons, à cet égard, l’initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH). Un programme dont la vocation est de lancer une nouvelle génération d’initiatives, à travers notamment le programme 3 de l’INDH « Amélioration du revenu et inclusion économique des jeunes » qui vise à améliorer l’employabilité des jeunes en créant des opportunités d’emploi stables aux diplômés ainsi qu’en facilitant l’auto-emploi.
L’enquête s’est par ailleurs intéressée à la participation des jeunes dans la vie politique. Les résultats obtenus indiquent que la majorité des jeunes sont politiquement apathiques et expriment une certaine méfiance à l’égard des politiciens en raison de la variabilité des pratiques de mauvaise gouvernance, d’où leur faible adhésion aux partis politiques.
Ainsi, le Maroc est appelé à mobiliser toutes ses forces afin de lutter contre les diverses formes de la corruption, du clientélisme et des pratiques immorales. Ultime moyen à même d’améliorer la qualité des services et du rendement des conseils élus.
Equité et égalité des chances, des piliers du développement humain
Les jeunes constituent une « aubaine » démographique apte à favoriser la croissance économique du royaume, d’où la nécessité de mettre en place des mécanismes d’accompagnement pour renforcer leur potentiel et assurer leur intégration effective dans la vie socio-économique du Maroc.
Ainsi, le gouvernement se doit de leur préparer un écosystème serein qui leur permettra de se sentir en sécurité et leur garantira un accès équitable à l’emploi dans le strict respect de la méritocratie et de l’égalité des chances. Rappelons dans ce sens que le chômage, les inégalités de revenu ainsi que les injustices sociales constituent l’uns des freins majeurs du développement humain.
De ce fait, toutes les parties prenantes devront se mobiliser pour assurer la protection des jeunes contre les risques de l’insécurité et de la vulnérabilité socio-économiques, contribuant ainsi au renforcement de leurs potentiels et partant au développement du Maroc.
Néanmoins, la concrétisation de ces objectifs se trouve conditionnée par une bonne prise en compte des caractéristiques de la nouvelle génération évoluant dans un monde « digitalisé » en perpétuelle mutation. Il faudra, donc, déceler tout ce qui la mobilise et provoque ses changements d’attitudes afin de pouvoir répondre au mieux à ces attentes et besoins.